Dans le monde de l'industrie, les succès remportés par les systèmes d'exploitation Linux sont nombreux, même s'ils sont rarement médiatisés. Une exception aujourd'hui, avec l'accord signé entre l'avionneur américain Boeing et son compatriote Wind River, autour de la fourniture de l'équipement informatique à bord du futur avion de lutte anti-sous-marine développé à Seattle.


Linux s'envoie en l'air...
Les vénérables Lockheed P-3C Orion à turbo-propulseurs de l'US Navy qui chassent actuellement les sous-marins sur tous les océans du globe vont bientôt pouvoir prendre leur retraite, car Boeing devrait progressivement les remplacer dans l'inventaire militaire américain, avec son P-8A (le P signifie "Patrol", patrouilleur) illustré ci-dessous, et dérivé de son modèle commercial 737. Au delà de l'anecdote, on retiendra surtout qu'une firme spécialisée dans les logiciels embarqués, l'Américain Wind River, a été choisie par la firme de Seattle pour équiper en logiciels de traitement de signaux accoustiques ses futurs chasseurs de sous-marins.



Une forme de reconnaissance
Linux s'est déjà imposé dans de nombreux secteurs de l'industrie, le plus souvent dans le domaine civil, notamment en raison de la compacité de ses systèmes : selon les spécialistes, il suffit de 4Mo d'espace disque pour accueillir un noyau Linux fonctionnel (2.6.14 dans le cas qui nous intérese aujourd'hui), un système de fichiers et les pilotes logiciels ou matériels nécessaire à son opération. Imbattable. Pour Wind River, cette proposition militaire est la première manifestation d'une volte-face sur le plan commercial ; jusqu'à maintenant, la firme, basée à Alameda, en Californie, mettait plutôt en avant son système d'exploitation propriétaire VxWorks, réservant ses offres basées sur Linux à ses clients les moins fortunés et/ou les moins exigeants. Il semble que le cahier des charges imposé par Boeing ait motivé ce changement d'attitude, car l'avionneur américain entendait, pour des raisons de sécurité, garder la maîtrise d'ouvrage sur le déploiement de ces logiciels de traitement de signaux. L'accès au code-source des programmes concernés devrait rassurer les ingénieurs du premier (ou second, on ne sait plus très bien...) avionneur mondial.


La vie continue
Wind River, de son côté, renouvelle son soutien à l'open-source en général, et à Linux en particulier, en mettant à disposition de la fondation Eclipse plus de 300.000 lignes de codes dans des domaines divers. Parallèlement, l'éditeur californien continue de faire évoluer ses logiciels propriétaires, dont le célèbre Workbench, pour lequel les tarifs s'échelonnent désormais de 4.000 à 11.000 dollars US par copie.