La Commission européenne a passé en revue pour la première fois mercredi les mesures correctives qu'elle entend imposer à Microsoft pour lutter contre ce qu'elle qualifie d'abus continu de position dominante.

"Nous considérons cette enquête avec beaucoup de sérieux et allons travailler dur pour concentrer nos efforts, répondre aux inquiétudes et trouver une solution positive", a déclaré à Paris la porte-parole de Microsoft, Tiffany Steckler, qui a refusé de commenter les solutions préconisées par Bruxelles pour remédier à la situation.

Microsoft a déjà pris des mesures pour répondre aux problèmes soulevés par la Commission européenne, a-t-elle ajouté.

L'exécutif européen a précisé qu'il donnait un mois au géant américain du logiciel pour présenter ses observations avant qu'elle ne lui ordonne de partager avec ses concurrents du marché des serveurs des informations essentielles en matière d'interface, et exige de lui qu'il se livre à une compétition plus loyale dans le domaine des logiciels de lecture multimédia.

Selon le communiqué, la conclusion préliminaire de la Commission est que les abus de Microsoft perdurent encore.

Microsoft étend le pouvoir que lui donne sa position dominante sur le marché des ordinateurs personnels aux serveurs d'entrée de gamme, utilisés dans les réseaux d'entreprise, ajoute-t-il.

Dans le domaine des logiciels de lecture multimédia, la Commission a précisé qu'elle laissait deux options à Microsoft.

L'entreprise américaine peut soit séparer Windows Media Player de son système d'exploitation, ce qui la contraindrait à proposer une version de Windows sans son logiciel de lecture de vidéo et de musique, soit y intégrer d'autres logiciels multimédias concurrents.

"Les deux solutions visent à s'assurer que les consommateurs ont un choix suffisant de logiciels de lecture multimédia", a ajouté la Commission.

Le commissaire européen à la Concurrence Mario Monti a déclaré que la Commission avait adressé à Microsoft une "communication des griefs, dans laquelle les mesures correctives nécessaires sont définies", pour lui donner une dernière possibilité de présenter ses observations avant qu'elle ne conclue son enquête antitrust.

"Nous sommes déterminés à faire en sorte que l'issue de cette affaire soit dans l'intérêt de l'innovation et des consommateurs", a-t-il conclu.