Le mois dernier, l'Information Commissioner's Office (ICO) a infligé une amende de 500 000 £ (près de 565 000 €) à Facebook pour avoir échoué dans la protection des données personnelles de ses utilisateurs.

Cette sanction est en rapport avec l'affaire Cambridge Analytica. Appliquée hors du cadre du Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'Union européenne dont l'entrée en vigueur est ultérieure à l'affaire, elle est d'un montant minime pour Facebook.

Toutefois, Facebook a décidé de faire appel de cette décision. Selon une avocate de Facebook (The Guardian), l'enquête de l'ICO n'a trouvé aucune preuve du partage (indirect) d'informations sur les utilisateurs au Royaume-Uni avec Cambridge Analytica.

Elle ajoute que l'argumentation de l'ICO ne porte alors plus sur les événements impliquant Cambridge Analytica, mais " remet en cause certains des principes de base de la façon dont les gens devraient être autorisés à partager des informations en ligne, avec des implications qui vont au-delà de Facebook. "

À titre d'exemple, l'avocate indique que " selon le théorie de l'ICO, les gens ne devraient pas être autorisés à transférer un email ou message, sans l'accord de chaque personne sur le fil de discussion d'origine. "

L'ICO a reproché à Facebook de permettre à des développeurs d'applications d'accéder à des données personnelles d'utilisateurs, sans consentement suffisamment clair de la part de ces derniers, et même s'ils n'avaient pas téléchargé une application mais étaient amis avec des personnes l'ayant fait. Facebook a par la suite renforcé ses contrôles.

Cambridge-Analytica Concernant le cas de Cambridge Analytica, c'est un chercheur universitaire qui a pu recueillir en 2014 et 2015 des données d'utilisateurs du réseau social (87 millions d'utilisateurs) grâce à un quiz de personnalité passé par 300 000 personnes via leur compte Facebook (le quiz a récupéré des données sur leurs amis).

Les données ont ultérieurement été fournies à Cambridge Analytica, une entreprise britannique de communication stratégique et d'analyse de données. Elle est accusée de les avoir exploitées via la diffusion de contenus ciblés (sur la base de profils) pour tenter d'influencer le vote lors de la campagne présidentielle américaine de 2016 et pour le référendum du Brexit au Royaume-Uni.