C'est une pratique dérivée du Swatting qui risque de ne pas véritablement plaire aux secours et forces de l'ordre : trois individus comparaissent aujourd'hui devant la justice pour avoir organisé un canular douteux sur l'application Periscope qui permet de retransmettre de la vidéo en direct sur les réseaux sociaux.

Dans un clip diffusé sur Twitter en direct à 3 heures du matin dans la nuit de dimanche à lundi, deux hommes mettent en scène l'exécution d'un troisième, accusés pendant plusieurs minutes d'être à l'origine d'abus sexuels sur mineurs.

Twitter-Periscope

La victime apparait bâillonnée et l'on distingue des instruments de torture à proximité. Aucun acte de torture n'est montré, tout est suggéré par des cris, puis l'on voit la victime inanimée chargée à moitié nue dans le coffre d'une voiture puis lancée dans un canal de la ville de Meaux.

Plusieurs internautes, témoins de la scène, contactent le commissariat et le téléphone à l'origine du flux est rapidement localisé sur Meaux. Les recherches sont organisées du côté du canal de l'Ourcq et un lourd dispositif (policiers, plongeurs, pompiers, hélicoptères à caméras thermiques, bateaux équipés de sonars) est déployé... en vain.

La vidéo subit alors un décorticage minutieux et un individu est rapidement identifié, rapidement reconnu comme un habitué des pratiques douteuses dans la région. Un message à la fin de la vidéo tente de rassurer sur le fait qu'il ne s'agissait là d'une blague, mais le mal est fait. Trois personnes âgées de 21 à 28 ans sont interpellées.

C'est le tribunal correctionnel de Meaux qui se charge du dossier aujourd'hui, le parquet s'appuyant sur l'article 227-24 du Code pénal qui prévoit jusqu'à 3 années de prison et 75 000 euros d'amende toute "fabrication et diffusion d'un message à caractère violent de nature à porter atteinte à la dignité humaine", ainsi que l'article 322-14 qui prévoit que "le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information faisant croire à un sinistre et de nature à provoquer l'intervention inutile des secours" peut être sanctionné de 2 ans de prison et 30 000 euros d'amende.