Les contenus musicaux ne sont pas tous égaux devant le succès, du moins outre-Atlantique, où l'on enregistre un net décollage des téléchargements légaux, tandis que les ventes de CD ont plutôt tendance à marquer le pas.


Electrons contre photons
Les chiffres de ventes de contenus musicaux aux Etats-Unis sur le premier semestre 2006 sont sans ambigüité : les ventes de CD sont en très légère baisse (- 4,2%), alors que les téléchargements légaux caracolent en tête, avec un progrès de 77% par rapport à la même période, l'année dernière. Les éditeurs qui ont choisi de promouvoir la mise à disposition de fichiers musicaux depuis des sites dédiés ont donc joué la bonne carte, tandis que ceux qui restaient fidèles aux anciennes recettes se posent désormais des questions. Lors du premier semestre 2005, il s'était vendu un peu moins de 271 millions de CD musicaux outre-Atlantique, contre près de 283 millions de janvier à juin (inclus) 2006.


Fortunes diverses
Le genre musical le plus en vogue semble être le R&B, devant la country, mais la véritable surprise vient de l'envolée des téléchargements, passés de 159 millions au premier semestre 2005 à un peu moins de 281 millions sur la même période cette année. Plus de 14 millions d'équivalents-albums ont même trouvé preneur, contre à peine 6,5 millions l'an passé à la même époque. Ces bons chiffres ne devraient pas pour autant tourner la tête des majors de l'industrie musicale américaine, tant ils témoignent d'un glissement dans la manière de consommer des internautes : au lieu d'acheter des albums complets dans les commerces de détails, ils préfèrent télécharger quelques morceaux de ci, de là.

La chasse au piratage, qui s'est encore amplifiée au cours des douze derniers mois, n'est sans doute pas la seule raison de ce revirement dans les habitudes de consommation musicale aux Etats-Unis. Si les ventes de CD 2 titres sont en baisse, le commerce de contenus musicaux, toutes catégories confondues, est, en moyenne pondérée, en hausse de 23% par rapport au premier semestre 2005. Les parts de marché des quatre grands intervenants se définissent comme suit : Universal Music se taille la part du lion, avec 31,66% des ventes, devant Sony BMG (26,25%), Warner Music (19,30%) et le Britannique EMI (10%), alors que les labels indépendants conquièrent quant à eux 12,79% de parts de marché.