Pour justifier de sa prévision qui anticipe une baisse d'activité de 8 à 10% sur la fin de l'année, avec un premier semestre 2014 qui s'annonce mitigé, l'équipementier réseau Cisco évoque les conséquences des révélations d'Edward Snowden sur les écoutes de la NSA (notamment son accès direct dans les serveurs des firmes américaines) dans le monde qui créeraient un recul de ses ventes sur les marchés émergents et surtout en Chine.

Cisco étant au coeur de bon nombre de réseaux de télécommunication du fait de son activité, les soupçons selon lesquelles il pourrait aider la NSA d'une façon ou d'une autre sont forts, dans une sorte de retournement de situation qui faisaient porter jusqu'à présent ces mêmes suspicions sur les équipementiers chinois comme passeurs d'informations pour les services de renseignement du géant asiatique.

Ce sont désormais les grands groupes américains tels que Cisco, IBM ou Oracle qui font l'objet d'enquêtes  de la part du gouvernement chinois, alors que les équipementiers chinois Huawei et ZTE ont régulièrement été freinés dans leurs tentatives de se renforcer sur le marché US et d'accéder aux grands contrats de fourniture d'équipements pour les réseaux télécom aux Etats-Unis.


Suspicions et contexte économique fragile
D'autres pays, comme le Brésil, ont été particulièrement véhéments vis à vis à des révélations sur les écoutes de la NSA. Le directeur financier de Cisco, Frank Calderoni n'a pas chiffré précisément la part des  des remous générés et celle du contexte économique dans ce recul annoncé mais il a indiqué que "entre les problématiques économiques et politiques apparues sur les marchés émergents, nous subissons un impact significatif".

Ce sont ainsi des revenus en recul de 30% en Russie, de 25% au Brésil et de près de 20% au Mexique et en Chine qui sont annoncés, soit une baisse de 21% sur ses cinq principaux marchés émergents. Au-delà, dans les pays où l'effet des révélations sur les écoutes est moindre, ce sont les conditions macroéconomiques qui entraînent un ralentissement de l'activité.

Ce pessimisme de Cisco risque d'avoir des conséquences négatives sur les perspectives d'autres sociétés high-tech, sa santé financière étant vue par les observateurs et analystes comme un indicateur de tendance du secteur.

Pour atténuer l'effet des prévisions pessimistes, Cisco a annoncé dans le même temps un programme de rachat d'actions à hauteur de 15 milliards de dollars pour raffermir son cours.

Source : Reuters