Ce passe Navigo a bien vite suscité les inquiétudes de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés qui dans un avis rendu en 2004 avait pointé du doigt " l'exploitation des données de validation " par la RATP. La CNIL avait ainsi fait allusion aux données telles que la date, l'heure, le lieu de passage qui sont associées au numéro d'abonné, perdant ainsi leur caractère anonyme et conservées pendant 48 heures dans une optique de lutte contre la fraude.
En réaction à cet avis de la CNIL, un passe Navigo découverte assurant l'anonymat en associant donc pas les données de validation à un numéro d'abonné, a vu le jour en septembre 2007. A l'heure de la disparition définitive de la carte Orange, la CNIL s'inquiète du manque d'information, de promotion de la part de la RATP autour de ce passe Navigo découverte qu'il est difficile d'obtenir dans les faits.
La CNIL qui a déjà regretté les 5 euros à débourser pour obtenir ce sésame anonyme (le passe Navigo est lui gratuit), indique aujourd'hui dans un communiqué avoir mené une opération de testing afin de s'assurer de sa mise en oeuvre dans vingt stations du métro parisien.
" Les conditions d'information et d'obtention du passe Navigo découverte sont particulièrement médiocres, voire dissuasives (manque de sensibilisation du personnel concernant la vente de ce passe, absence régulière de documentation commerciale et difficultés pratiques à l'obtenir au guichet) ", indique la CNIL qui souligne que les personnes bénéficiant de minima sociaux sont " exclues de cet anonymat " et demande donc qu'elles puissent également avoir accès au passe Navigo découverte sans perdre leurs avantages (tarification solidarité transport).
