La crise sanitaire liée au Covid-19 a contraint à confiner la population et à réduire l'activité économique, avec en parallèle la forte baisse de la circulation routière. Cette réduction drastique de l'activité humaine en France a conduit à une forte baisse des émissions de gaz à effet de serre, estimée à 30% par le Haut Conseil pour le climat.

La chute du trafic routier compte pour plus de la moitié de ce recul observé alors qu'il représente en temps normal près d'un tiers des émissions annuelles de l'Hexagone. Cette pause forcée devrait conduire à une baisse de 5 à 15% des émissions sur 2020, soit environ 45 millions de tonnes équivalent CO2, estimation qui pourra être corrigée en cas de deuxième vague de confinement imposant un nouvel arrêt de l'activité.

Elle pourrait aussi être modulée dans le mauvais sens si le déconfinement se traduit par un usage immodéré de la voiture, comme on a pu le constater en Chine après deux mois d'arrêt de toute activité, ramenant rapidement la pollution de l'air à ses niveaux antérieurs.

Haut conseil climat

Le Haut Conseil pour le climat en profite pour émettre un programme de 18 recommandations pour faciliter la sortie de crise et surtout en tirer des enseignements.

Le premier point concerne la mise en place d'un système d'alerte précoce à un niveau international avec une gestion de crise s'appuyant sur des éléments scientifiques, en n'oubliant pas le rôle des lanceurs d'alerte.

Les points portent également sur une stratégie d'investissement réfléchie et qui ne doit pas reproduire les erreurs passées (avec des investissements "gris" et non pas verts) en mettant l'accent sur les innovations contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Enfin, il faudra rechercher les "synergies entre climat, environnement et santé" en passant par la lutte contre les pollutions, les déforestations importées mais aussi l'amélioration des régimes nutritionnels et l'évolution des modes de transport.

Source : Le Figaro