Dans un rapport sur la cyberdéfense adopté par le Parlement européen, l'éditeur de solutions de sécurité Kaspersky Lab s'émeut d'une proposition le concernant directement dans une partie consacrée aux partenariats public-privé.

Il est ainsi demandé à l'Union européenne de " procéder à un examen complet des équipements logiciels, informatiques et de communication, ainsi que des infrastructures utilisées dans les institutions afin d'exclure les programmes et appareils potentiellement dangereux et d'interdire ceux qui ont été confirmés comme malveillants, comme Kaspersky Lab. "

S'il ne s'agit que d'une résolution, et donc d'un avis des eurodéputés sans valeur législative, on comprend toutefois facilement l'énervement de Kaspersky Lab qui est ainsi pointé du doigt.

Après les allégations américaines de liens entre des responsables de Kaspersky Lab et des agences gouvernementales russes, l'éditeur - qui les conteste - n'a eu de cesse de tenter de réhabiliter son image. Récemment, cela a été l'annonce du transfert du cœur de son infrastructure de la Russie vers la Suisse, et l'implantation d'un centre de transparence pour l'examen du code source de ses logiciels et mises à jour.

Cela n'a manifestement pas été suffisant. Dans un communiqué, Kaspersky Lab demande des clarifications officielles du Parlement européen. Dans l'attente, Kaspersky Lab dit avoir pris la " décision difficile d'arrêter temporairement " ses " nombreuses initiatives européennes de collaboration en matière de lutte contre la cybercriminalité, dont avec Europol. "

Cet arrêt affecte aussi l'initiative No More Ransom pour la lutte contre les ransomwares et l'aide aux victimes. Elle avait été lancée en 2016 dans le cadre d'une coopération entre les autorités néerlandaises, Europol, Intel Security et Kaspersky Lab. Depuis, d'autres acteurs ont rejoint No More Ransom.