Ce n'est pas la première fois que la DGSE est soupçonnée de procéder à des collectes massives de données, à la manière du programme Prism de la NSA. Malgré les démentis réguliers, les documents issus des fuites fournies par Edward Snowden donnent des indications indirectes sur les liens étroits entre les services de renseignement français et l'opérateur historique Orange, ex-France Télécom.

Cette relation particulière, dont il est dit qu'elle permet à la DGSE de procéder à des collectes avec la possibilité de dépasser largement les cadres légaux, aurait profité aux alliés comme le GHCQ britannique, apparemment ravi de cette opportunité, sans compter que la NSA devait sans doute tout autant en profiter derrière.

Tandis qu'Orange a reconnu que des personnes habilitées secret-défense au sein de l'entreprise gèrent les relations et demandes de la DGSE sans avoir à en référer à la direction, qu'en est-il chez les autres opérateurs télécom français ?

SFR a indiqué ne pas être concerné par des collectes de données qui se feraient hors d'un cadre légal. L'opérateur n'a pas précisé si, comme dans le cas d'Orange, les filiales à l'étranger, et notamment en Afrique, pouvaient aussi être visées par ces collectes.

Maxime Lombardini, directeur général de Free, affirme pour sa part qu'il n'y a pas de collecte organisée sur le réseau de l'opérateur ni " d'obligation d'obéir aux injonctions des services de l'Etat ou de pratique de chantage de la part de ce dernier".

Il a également rejeté l'idée d'investissements de Free en Afrique du Nord pilotés par les services secrets français ou israéliens. Quand à Bouygues Telecom, c'est pour le moment le silence radio sur ces questions.

Source : Le Monde