Les tentatives d'influence par des puissances étrangères dans le temps critique d'élections présidentielles ne sont pas un phénomène nouveau mais la campagne présidentielle américaine a montré qu'un cap avait été franchi dans la volonté de manipulation par la force du Web à toucher un grand nombre de personnes simultanément et sans possibilité de filtre ou de contrôle, comme pour les médias traditionnels.

Selon le Canard Enchaîné, la DGSE s'inquièterait de ces tentatives d'orientation de l'opinion pour privilégier un candidat plutôt qu'un autre dans le temps de la campagne présidentielle française et regarderait en direction de la Russie, de la même façon que Vladimir Poutine a été vu comme l'un des acteurs ayant facilité l'accès au pouvoir de Donald Trump en organisant des campagnes de dénigrement contre sa rivale Hillary Clinton fort peu russophile.

Cette inquiétude est telle qu'un conseil de défense relatif à cette question sera tenu dans les prochaines semaines, peut-être en lien avec des informations confidentielles recueillies par la DGSE ou fournies par des services de renseignement étrangers.

L'ANSSI (Agence Nationale de la sécurité des systèmes d'information) avait déjà réuni les représentants de partis politiques en octobre dernier pour évoquer le risque d'intrusion et de récupération de données au cours de cyberpiratages à vocation politique en vue d'actions menées durant la campagne présidentielle.

Le Canard Enchaîné suggère que le Front National pourrait de fait profiter de campagnes d'influence dans la mesure où cela pourrait servir là encore les intérêts et les positions de la Russie mais que d'autres partis pourraient faire usage de cette "arme" pour décrédibiliser un candidat ou au contraire venir en soutenir un en difficulté en faisant croire à une réaction populaire spontanée...en fait savamment orchestrée.

Source : Le Figaro