Présentation

La vie de testeur est parfois ingrate et harassante lorsque des jeux à la réalisation plus que bâclés arrive à la rédac'. Heureusement, cette fin de semaine se boucle par un arrivage de premier choix dans le courrier ou plutôt en ce moment même dans le mange CD. Il faut dire qu’à ce niveau, mon fidèle compagnon était de nature pour le moins belliqueuse vis-à-vis des productions proposées ces derniers temps. La chose s’arrange étrangement lors de l’insertion de la galette de Medieval II : Total War. Les Led s’affolent, le ventilo tournoie à s’en casser les pales et mon regard malicieux traduit cette envie d’en découdre avec ce nouvel opus tiré d’une série si prestigieuse dans le monde de la stratégie en temps réel. Faute, sûrement à l’équipe The Creative Assembly qui a su nous abreuver continuellement de médias avant la sortie du jeu. Vous l’aurez compris, je plaide non coupable sur mon état psychologiquement instable à l’heure actuelle !



Mais avant de se lancer corps et âme dans cette forteresse du wargame, les infidèles devront savoir que The Creative Assembly ne sont pas à leur premier coup d’essai, bien au contraire. Tout prend naissance avec le premier adage intitulé Shogun : Total War, paru en 2001, mêlant habilement la stratégie temps réel au mode tour par tour, vous mettant au défi d’agrandir votre territoire et de faire de vous un véritable Shogun. A partir de là, les bases semblent solidement posées et le studio de développement décide de poursuivre cette folle croisade dans l’univers des wargames avec en l’an de grâce 2002 la sortie de l'excellent Medieval : Total War et enfin Rome : Total War en 2004 avec son armée d’add-on pour le moins sympathique.



Au fil des années, The Creative Assembly a su captiver son public et le fidéliser grâce au gameplay accrocheur et à la richesse profonde de cette série. Maintenant, la grande question que tout le monde se pose inlassablement est de savoir si cet opus est dans la réelle lignée de ses ancêtres ou un piètre add-on camouflé à l’aide d’un petit chiffre 2 sur la boîte. Pas d’inquiétude à ce niveau, Medieval II : Total War s’octroie un nouveau moteur graphique et des options poussant la richesse du gameplay encore plus loin que précédemment. Préparez le café et la tablette de Vitamine C, les nuits blanches risquent encore une fois de vous servir d’alibi à votre désir d’expansion intarissable.

Un concept solide

Avec Medieval II : Total War, les habitués de la série ne seront pas désorientés avec l'interface  et le gameplay proposés par cette nouvelle monture. On jonglera habillement entre les écrans de stratégie vue d’en haut pour planifier nos actions, gérer notre économie au tour par tour pour ensuite laisser place à une vision plus proche du champ de bataille pour conquérir un territoire ou défendre une province, cette fois-ci en temps réel. Rassurons-nous on ne change en rien un concept qui a fait ses preuves mais de nombreuses évolutions sont au rendez-vous donnant à cet opus une dimension plus riche et mature que ces prédécesseurs.



La période historique de Medieval II : Total War est désormais plus longue, s’étalant de l’an 1080 à 1530. Afin de respecter fidèlement le background historique, The Creative Assembly étend les zones de conquêtes au delà des territoires classiques pour vous faire voyager en fin de campagne sur le continent américain découvert en 1492. Une conquête future à votre expansion que vous ferez sûrement à l’aide d’arquebusiers ou mieux encore de janissaires avec mousquet. Oui, dans cet opus et c’est une des principales nouveautés, il vous faudra compter avec l’apparition de la poudre à canon. Autant vous dire que les aztèques vont en prendre pour leurs grades…

Justement à ce propos, les factions disponibles arrivent en nombre avec ce denier opus. Certes au commencement de la campagne solo seulement cinq des dix-sept seront jouables avec l'Angleterre, la France, le Saint Empire Romain, Venise et l'Espagne. Le jeu en comptabilise vingt-et-une au total mais certaines seront dédiées exclusivement à l’ordinateur ou au multijoueurs comme la faction des Aztèques. Concernant les autres factions, il faudra les anéantir au préalable pour qu’elles deviennent jouables à leurs tours. Option sympathique sachant que chaque faction possède des unités propres et des avantages sur certains domaines de combats. On pourra ainsi analyser plus en détails comment jouer la faction contre laquelle on s’acharne en ce moment même. A titre d’exemple, la faction de Venise possède des troupes d’infanteries inégalées mais faiblit largement du côté de la cavalerie où la France pourtant excelle.



Si chaque faction mérite d’adapter notre style de jeu à ses forces et faiblesses, il nous faudra néanmoins remplir l’objectif de la campagne qui varie en fonction de la durée que l’on choisit en début de partie. Afin de nous aider dans notre terrible tâche, une petite animation en guise de générique nous conseillera sur les différents points à envahir en priorité. De plus, le conseil des nobles et le Pape vous proposeront tout au long du jeu diverses missions à effectuer dans un temps limité en échange de quelques pièces d’argent. On appréciera grandement cet encadrement de missions qui permet de donner un peu de dynamisme à la campagne, particulièrement pour les personnes aimant se faire épauler et suivre un cheminement précis.

Autant vous dire, la durée de vie du soft reste tout simplement excellente sans compter que Medieval II : Total War vous proposera son traditionnel mode escarmouche mais aussi de revivre les batailles historiques comme la célèbre confrontation opposant les Normands aux Saxons lors de la bataille d’Hastings. Et côté champs de bataille, je peux vous dire que le studio de développement n’a pas bâclé le travail, bien au contraire.

Le temps d'une bataille

Les hommes se regardent, le vent siffle comme pour les maintenir éveiller de la peur qui les assaille. La tension est perceptible sur leurs visages et une seule sommation de leur  commandant pourrait les délivrer à jamais, les livrant ainsi à une mort certaine. Ah, un moment de pur régal comme à chaque début de grande confrontation où le jeu se met en pause afin de procéder à la disposition de nos troupes sur le champ de bataille. Si une grande part de la stratégie repose sur vos directives en mode tour par tour, le mode 3D méritera toute votre attention de fin tacticien pour sonner le glas à des ennemis trop aventureux. En effet, le nombre ne suffit pas à l'emporter et l'IA se servira assurément des flancs et de la topologie du terrain pour mettre à mal votre armée.



A l'instar de ses prédécesseurs, le passage en mode 3D temps réel pour guerroyer est un réel délice. Plus encore avec cette nouvelle version, puisque Medieval II : Total War se voit gratifier cette année d'un tout nouveau moteur graphique, et le bougre est sacrement costaud. Malgré les milliers d'unités à l'écran, aucun ralentissement à l'horizon même sur des machines pour le moins modestes. Le terrain de jeu gagne ainsi en réalisme avec des textures plus fines et surtout une végétation animée. On remarquera dès les premiers contacts de nos unités, l'effort apporté aux animations concernant les postures de combat. En vue rapprochée, on peut admirer nos fantassins se débarrasser de l'ennemi de différentes manières ou se faire piétiner sauvagement par une charge de cavalerie brutale. Sans être révolutionnaire, ce nouveau moteur graphique apporte un sacré lifting à la série et les fans pourront se délecter de la sauvagerie qui émane de chaque bataille.



Approchant de la perfection, le gameplay souffre toujours de légers bugs centralisés en particulier sur les déplacements de troupes. Rien de bien grave, mais voir ces cavaliers charger à grand pas pour ensuite s'arrêter brusquement une fois près de l'ennemi, cela risque d'en énerver plus d'un. Comme les archers parfois un peu trop récalcitrants à se mouvoir après une volée de flêches. Un petit patch pourra s'en doute corriger ces menus erreurs et ainsi laisser respirer pleinement toute l'intensité des combats se dégageant de chaque bataille fracassante. Si vous avez aimé ce mode de jeu dans les précédents opus, vous allez être dubitatif visuellement parlant mais aussi quant à l'immersion sonore très léchée. Un pur moment ludique dont notre envie n'est jamais en déroute à l'inverse de nos soldats.

Galerie d'images










L'heure du jugement

Le studio de développement The Creative Assembly continue à briller une nouvelle fois avec un style de jeu qui commence à maîtriser la perfection. Les bases étant solides, quelques petits ajouts bien pensés suffiront à rendre dubitatif n'importe quel fan de la série. On retiendra surtout dans cet opus, la volonté des créateurs à rendre Medieval II : Total War plus immersif et attrayant dans la durée. Les campagnes proposées sont ainsi plus à même d'orienter et d'encadrer le joueur en particulier avec le conseil de nobles qui vous offrira son lot de missions constants.

Pour ceux qui découvrent ce titre à travers ces quelques lignes, sachez que la série des Total War est une référence à part entière dans l'univers des jeux de stratégie en temps réel et Medieval II : Total War en bon successeur vient pousser la barre encore plus haut avec une réalisation sublime et son escorte de nouveautés. Bref, refaire l'histoire médievale et vivre des combats épiques sur des champs de bataille à perte de vue, cela n'a pas de prix. On conclura avec cette citation de notre ami Oscar Wilde si à propos : "Le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder". Bon jeu à tous !


+ Les plus

  • Moteur graphique performant
  • Le concept Total-War
  • Un gameplay plus riche

- Les moins

  • Pas de changements radicaux
  • De légers bugs pendant les batailles