Cet été, The Intercept avait révélé l'existence d'un prototype de moteur de recherche développé par Google et conçu pour être compatible avec les règles de censure des autorités en Chine, jusqu'à lier les numéros de téléphone d'utilisateurs avec leurs requêtes de recherche.

Ce projet a suscité des remous au sein des employés de Google. Jadis, la firme de Mountain View était vent debout contre toute idée de censure pour satisfaire la Chine. Reste que Sundar Pichai, le patron de Google depuis fin 2015, assume à sa manière.

" Nous sommes contraints par notre mission de fournir de l'information à tout le monde, et la Chine représente 20 % de la population mondiale. […] Vous êtes toujours en train d'équilibrer un ensemble de valeurs ", a déclaré Sundar Pichai au Wired25 Summit en faisant allusion à l'accès à l'information, la liberté d'expression et la vie privée des utilisateurs. " Mais nous respectons aussi la législation dans tous les pays. "

Le prototype de moteur de recherche Dragonfly serait né en interne de cette idée de savoir à quoi cela ressemblerait si Google était présent (de retour) en Chine. Pour le dirigeant du groupe, il est possible de fournir une information de meilleure qualité qu'actuellement disponible en Chine (un tacle visant Baidu ?), notamment face à de fausses informations dans le domaine médical.

" Il s'avère que nous serons en mesure de répondre à plus de 99 % des requêtes. " Entendre Sundar Pichai ainsi assumer le projet Dragonfly est une surprise, mais il ne va pas jusqu'à évoquer le lancement d'un produit final. Tout reste dans le champ de l'exploration... a priori bien avancée.