Musique ligne Cette étude de JupiterResearch, relayée par Betanews et réalisée deux jours après la lettre ouverte de Steve Jobs, met en évidence le sentiment des responsables européens de maisons de disques.

Plus de la moitié d'entre eux reconnaissent que les mesures de protection - les DRM ( Digital Rights Management ) - sur les fichiers audio sont " trop restrictifs ".

En moyenne, 62 % des responsables de l'industrie du disque en Europe pensent que l'abandon des DRM serait donc une bonne chose pour le marché. Les chiffres sont éloquents :

  • 48 % des responsables exécutifs qui produisent des disques ou affectés aux services de téléchargement musical sont d'accord avec cette assertion
  • 58 % des responsables exécutifs des majors aussi
  • 73 % des autres acteurs de l'industrie du disque en Europe sont également d'accord

Quelle solution alternative aux DRM '
Bien que favorables, ils ne sont pas pour autant enclins à stopper actuellement leur utilisation. Le rapport révèle que ces responsables ne sont pas prêts de changer de fusil d'épaule puisqu'aucun dispositif " meilleur " que les DRM n'a été mis en place pour garantir le modèle économique de ce secteur.

Pour 70 % de l'ensemble des responsables interrogés, l'interopérabilité des DRM est la " clé de la croissance ". Il faudrait pour cela un standard ouvert et interopérable commun à toute l'industrie, relate nos confrères anglophones. Mais pour Steve Jobs, cette solution ne serait pas non plus idéale car le problème " est qu'il y a, bien sûr, beaucoup de gens intelligents en ce monde, certains avec beaucoup de temps à leur disposition, qui aiment découvrir les secrets et publier un moyen pour que chacun ait de la musique gratuitement " ( voir notre dernière actualité sur la lettre ouverte du directeur d'Apple ).


Quel avenir pour l'industrie de la musique '

Ce à quoi a récemment rétorqué John Kennedy, président et directeur exécutif de l'IFPI ( Fédération Internationale de l' Industrie Phonographique ) : " Après une longue période sans interopérabilité, il me semble que la bonne chose à faire pour Steve Jobs serait de s'asseoir autour d'une table avec l'industrie et de dire 'Je crois que tout ceci est la conséquence d'une éventuelle mise en place de l'interopérabilité' et l'industrie de lui expliquer pourquoi nous croyons que certains effets secondaires qu'il croit inévitables ne le sont pas. Il y aurait une discussion significative des pro- et des anti-, une considération des risques/retours financiers, et une discussion de manière à s'assurer que nous ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, et enfin, le plus important, préserver le droit pour tous les ayants-droit, gros ou petits, de décider si ils veulent implémenter des DRM dans leur propriété intellectuelle. "

Prise de conscience ' Réelle volonté de trouver une solution alternative aux DRM qui, du yeux des responsables exécutifs, ne cause des problèmes qu'à un faible nombre d'usagers ' Faut-il attendre de voir un baladeur alternatif à l'iPod percer pour que l'interopérabilité entre les DRM soit mise en place et quelles seraient les positions de chacun dans ce cas de figure ' Autant de questions encore en suspens sur un problème des plus complexes.

L'étude indique par ailleurs un autre chiffre tout aussi révélateur que ceux sus-cités. Seuls 28 % des responsables exécutifs de la filière musicale estiment que les DRM " sont absolument essentiels à la distribution de la musique ". 28 % seulement...