Google tiendra une première session de consultation publique le 25 septembre prochain en France, avec pour objectif de tenter d'orienter l'opinion des utilisateurs et des instances régulatrices sur la nécessité de revenir sur la décision de la Cour de Justice Europenne affairant au droit à l'oubli.

formulaire droit à l'oubli google  Depuis le 13 mai dernier, la CJUE impose aux acteurs du Web de permettre aux utilisateurs d'Internet de demander le retrait " d'informations jugées inadéquates, pas ou plus pertinentes ou excessives au regard des finalités du traitement" des moteurs de recherche.

Google, principal concerné avec 95% d'occupation de part de marché en Europe, a rapidement critiqué la décision qui l'oblige à dédier une équipe entière au traitement des requêtes et à monter un jury afin de décider de l'issu des cas les plus complexes. Dans son sillage, Google a trouvé quelques alliés comme Wikimédia et certains groupes de Presse, qui voient dans le droit à l'oubli une possibilité offerte de modifier l'information et de procéder à une censure pure et simple sur Internet.

Google cherche donc à prouver combien le droit à l'oubli va en opposition du droit à l'information, et profite à une censure aveugle et orientée sur Internet... Reste que pour la CNIL et Isabelle Falque-Pierrotin, Google fausse le débat afin de se dégager de sa responsabilité : " Google a savamment entretenu cette ambiguïté pour provoquer une polémique autour de la censure des moteurs de recherche et discréditer le droit à l'oubli."

Car effectivement, les articles en question ne disparaissent pas de la toile... Ils sont simplement supprimés des résultats de recherche de Google et chacun peut continuer d'y accéder par une recherche traditionnelle depuis les sites qui les hébergent... Reste qu'avec 95% de part de marché, le moteur de Google largement utilisé par les internautes participe tout de même à une forme de censure par omission.

Pour Rémy Mathis, président de Wikimédia France, la position change quelque peu, et à trop en faire, Google dévoile un jeu assez malsain : " Google a joué la carte du maximalisme. De cette façon, ils veulent montrer l'absurdité de cette décision de justice."

Désormais, ce sont sur les chiffres que la CNIL et Google s'opposent. Le dernier indique avoir reçu 91 000 requêtes en France, dont plus de la moitié ont été jugés recevables. Dans le même temps, la CNIL indique avoir reçu des dizaines de lettres de plaintes liées au refus de Google de procéder à un déréférencement pourtant judicieux.

Suite à la séance plénière du G29 qui s'est tenue à Bruxelles ce début de semaine, les autorités européennes de protection des données ont annoncé souhaiter surveiller de très près les plaintes reçues par les CNIL d'Europe. Pour l'occasion, un " Tableau de bord pour faciliter l'identification des plaintes et les cas les plus complexes" a été créé... De quoi mettre toujours plus de pression sur Google et surveiller les refus de déréférencement.

Source : 01Net