Chine_Police_Virtuelle Face à la polémique qu'il avait suscité, le gouvernement avait prononcé l'enterrement du fichier policier informatique Edvige. Ce dernier a été remplacé par deux bases de données pour lesquelles des décrets ont été publiés dans le Journal officiel de dimanche.

Il est ainsi fait mention de la " création d'un traitement de données à caractère personnel relatif à la prévention des atteintes à la sécurité publique " et de la " création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel relatif aux enquêtes administratives liées à la sécurité publique ".

La création de ces bases de données a reçu l'assentiment de la Commission nationale de l'informatique et des libertés. L'un des principaux points litigieux d'Edvige a ainsi été retiré, et plus question de collecter des données relatives aux origines raciales ou ethniques des personnes, a tenu à souligner le ministère de l'Intérieur. Edvige prévoyait également la collecte de renseignements sur les orientations sexuelles, les choix politiques.

Brice Hortefeux a précisé à l'AFP que la première base de données cible " les bandes, les hooligans et les groupuscules ", tandis que la deuxième cible " les postulants à un emploi dans la police, la gendarmerie ou des secteurs sensibles ( aéroports, centrales nucléaires... ) ".

Alors que les mineurs âgés de 13 ans peuvent figurer dans la première base de données, et ceux d'au moins 16 ans dans la deuxième, une nouvelle polémique se dessine concernant des données relatives à l'origine géographique afin de " lutter contre les phénomènes de bandes, ou à des activités sectaires, ou politiques, philosophiques, religieuses et syndicales si elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique ".

Selon des propos recueillis par l'AFP, le président de SOS Racisme parle de trahison : " remplacer le critère ethnie par origine géographique, c'est nous prendre pour des abrutis ". Le ministère de l'Intérieur évoque lui des " données factuelles et objectives " qui peuvent " jouer un rôle déterminant pour la sécurité publique ".

" Pour lutter contre les violences de bandes, il est utile de relever que plusieurs individus agissent dans un même quartier. Pour lutter contre le terrorisme, il n'est pas indifférent de savoir qu'un individu signalé est originaire, par exemple, de telle ou telle région d'Irak ou d'Afghanistan, pays dont la situation diffère selon les régions "

, écrit le ministère dans un communiqué.