Des chercheurs israëliens ont conçu une sorte d'ordinateur où les opérations de calcul s'opèrent de manière chimique, et non électrique.

Peut-on imaginer, dans le futur, un PC dans lequel les opérations s'effectueraient sous forme de réactions chimiques, et non par voie électrique ' Une équipe de chercheurs de l'Université Hébraïque de Jérusalem en est persuadé, et les résultats de ses récents travaux semblent lui donner raison.

L'équipe du professeur Itamar Willner est en effet parvenue à mettre au point une sorte d'ordinateur dans lequel les 1 et les 0 typiques de l'informatique moderne sont obtenus par la présence ou l'absence de deux enzymes, le GDH (De-Hydrogénase de Glucose) et le HRP (Péroxydase du raifort hexamère), et de deux composants chimiques disponibles en grande quantité sur Terre, l'hydrogène et le glucose. En combinant ces enzymes, les chercheurs ont obtenu des opérations de calcul logique de base, de type AND (où deux variables comparées doivent être égales à 1) et XOR (ou les deux variables doivent avoir des valeurs différentes) ; en introduisant deux nouvelles enzymes (oxyde de glucose et catalase), l'équipe du professeur Willner a pu pratiquer des opérations plus complexes, et manipuler des données sous forme binaire.

Le problème de ce système est qu'il est pour l'instant extrêmement lent : il peut prendre plusieurs minutes pour réaliser une opération qu'un simple PC résoudrait en un millième de seconde, mais Willner et ses associés n'envisagent pas d'application directe dans le monde de l'informatique de toute manière. Ils voient leur trouvaille davantage comme un outil de diagnostic médical, et de marquage ou de séquençage biologique, sans pour autant fermer de façon catégorique toutes les portes... A terme, si ce système trouvait des applications médicales pratiques, il pourrait servir à acheminer dans le corps d'un malade le bon médicament, non à l'échelle de l'organe, mais directement au niveau cellulaire. Son utilisation en cancérologie, et plus particulièrement en angiologie (étude des flux sanguins dans le corps humain), donnent de nouveaux espoirs dans la résorption des tumeurs cancéreuses.

Une fois perfectionnée, cette technique pourrait aussi atterrir, dans plusieurs années, dans de véritables ordinateurs. Mais ne retenez pas votre souffle...



Source : Slashdot