Petit retour en arrière : une étude allemande récemment parue semble montrer du doigt les téléphones portables et les ondes électromagnétiques émises comme cause du CCD ( Colony Collapse Disorder ), un phénomène consistant en la disparition subite des essaims d'abeilles observée sur tout le globe.


Eclaircissements
Jochen Kuhn, responsable de l'étude en question, estime que celle-ci a été mal interprétée. D'abord parce que son expérience n'a pas utilisé de téléphones portables, mais une base de téléphone fixe sans fil. L'erreur est courante (en anglais surtout) du fait d'une dénomination commune, mais les téléphones portables utilisent les réseaux cellulaires et émettent des radiations électromagnétiques à des niveaux non comparables de ceux des téléphones fixes sans fil, qui utilisent la technologie DECT, à une fréquence différente.

Ensuite, il n'y a eu observation que sur un intervalle de temps choisi de 45 mn. En lâchant deux essaims à 800 mètres de leur ruche, les abeilles qui n'étaient pas dans l'environnement radio du téléphone fixe sans fil sont revenues à leur ruche au bout de 35 mn tandis que celles dont la ruche était à proximité de la base DECT n'étaient toujours pas de retour 45 mn plus tard.

Abeilles mobiles

Qui veut la peau de l'abeille ' Peut-être pas le mobile, après tout...

Comme aucune mesure n'a été réalisée au-delà de ces 45 mn, il est un peu prématuré d'y voir là la cause essentielle du CCD. De son côté, Jürgen Tautz, spécialiste des abeilles à l'Université du Würzburg, estime que leur disparition pourrait avoir d'autres causes : réservoir de nourriture se réduisant à mesure que l'activité humaine s'étend ou changement climatique auquel il faut s'adapter. Le chercheur ne croit pas à un effet des téléphones portables sur une population saine d'abeilles.


Des études à mener

Cela montre en tous les cas les lacunes de nos connaissances dans le domaine, et le manque d'études sur le sujet ne permet pas d'écarter totalement l'hypothèse d'un effet potentiel. La même question est posée régulièrement à l'endroit des signaux WiFi. Une université canadienne est allée jusqu'à  désactiver son réseau sans fil en attendant une garantie de l'absence de nocivité des radiations WiFi.

Kenneth Foster, de l'Université de Pennsylvanie, a produit une étude dans laquelle il constate que l'intensité des signaux WiFi est très inférieure aux seuils limites d'exposition acceptés internationalement et dans tous les cas largement en-dessous d'autres émissions de radiofréquences présentes dans le même environnement.
Source : The Guardian