dossier_mini_europe Les opérateurs télécom européens voient d'un oeil inquiet la montée en puissance d'acteurs comme Google et Apple dans le domaine de la mobilité et la façon qu'ils ont de refaçonner le secteur et de prendre l'initiative, laissant les opérateurs en arrière.

Plusieurs d'entre eux ( Vodafone, Telefonica, Telecom Italia, France Telecom et Deutsche Telekom ) ont donc décidé de former un groupe d'experts qui va régulièrement analyser les annonces et stratégies des deux groupes et signaler à la Commission européenne toute pratique abusive.

Il s'agit de bloquer en amont toute décision ou virage stratégique qui donnerait un avantage substantiel aux groupes américains, de manière à ne pas laisser s'installer des situations trop avantageuses, mettant les opérateurs mobiles devant le fait accompli, qui consiste souvent à les ramener au rôle de fournisseurs de tuyaux exclus des revenus qui y sont générés par les services.

Or, on a vu combien Google et Apple peuvent prendre de court les opérateurs mobiles, déclenchant chez ces derniers des réactions hostiles ou de défiance, tout en étant bien obligés de composer avec les directions prises par ces groupes.

Officieusement, c'est la crainte de voir se former un duopole Google / Apple sur le marché mobile, et plus particulièrement des smartphones, qui incite les opérateurs européens à organiser une défense de leurs intérêts.


Vigilance face aux stratégies des groupes américains
Et ils espèrent voir Symbian et Windows Phone 7 jouer efficacement leur rôle de concurrents même si les chiffres ne sont pas actuellement en leur faveur. De là à les voir chercher à favoriser ces systèmes d'exploitation pour faire barrage à iOS et Android, il n'y a qu'un pas que certains médias anglo-saxons ont déjà franchi...

Le groupe d'experts surveillera donc étroitement les évolutions du monde mobile et dénoncera les pratiques déloyales " qui pourraient limiter l'ouverture et la liberté de choix des consommateurs ", est-il indiqué dans un courrier adressé à Neelie Kroes, commissaire en charge de ces questions.

Selon le Financial Times, le groupe est déjà à l'oeuvre mais il n'a pas constaté pour le moment de pratiques tendancieuses. Si l' OS Symbian est toujours leader du marché des smartphones, les analystes s'attendent à ce qu'il soit dépassé dès cette année par Android.