Dans sa quête d'exoplanètes, le télescope spatial Kepler ajoute Kepler-90i à son tableau de chasse. Située dans sa zone dite habitable, cette planète rocheuse orbite autour de l'étoile Kepler-90 à 2,545 années-lumière de nous. Une année-lumière équivaut à 9 461 milliards de kilomètres.

Avec la découverte de Kepler-90i, le système stellaire Kepler-90 est désormais comparé à " une mini version de notre Système solaire ", soit un système avec également huit planètes. Pour autant, ces exoplanètes sont beaucoup plus proches de leur étoile qui est 20 % plus grosse que le Soleil et avec une température en surface 5 % plus chaude.

Pour le cas de Kepler-90i, qui est 30 % plus grande que la Terre, sa période orbitale est de 14,4 jours. Sa proximité avec Kepler-90 fait que sa température moyenne en surface dépasserait 426 °C. La planète connue la plus éloignée de l'étoile Kepler-90 (Kepler-90h) est par contre à la même distance que celle entre la Terre et le Soleil.

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Les découvertes d'exoplanètes avec les données de Kepler se font par la méthode des transits. Lorsqu'une planète passe devant son étoile, cela génère une faible diminution de l'éclat de celle-ci (du point de vue de l'observateur). C'est cette variation de luminosité qui est analysée.

En l'occurrence, pour Kepler-90i, c'est du machine learning de Google qui a permis d'identifier le " minuscule changement de luminosité " dans les données recueillies par Kepler. Les algorithmes d'apprentissage automatique ont d'abord été entraînés avec un échantillon de 15 000 enregistrements précédemment vérifiés et piochés dans la base de données de Kepler pour des exoplanètes potentielles. Une efficacité de 96 % a été obtenue.

Les chercheurs ont ensuite confronté les algorithmes à des données de 670 étoiles déjà connues pour avoir plusieurs planètes. Ce sont quatre années de données collectées par Kepler qui ont été soumises, dont " 35 000 signaux planétaires possibles ", expliquent la Nasa et Google.

Kepler-90i n'a pas été la seule exoplanète découverte par l'intelligence artificielle. C'est aussi le cas d'une sixième planète Kepler-80g dans le système stellaire Kepler-80. Il y a encore bien d'autres exoplanètes à découvrir dans les données de Kepler. " Jusqu'à présent, nous avons seulement utilisé notre modèle pour rechercher 670 étoiles sur 200 000. "

Pas question pour autant de remplacer les astrophysiciens. Il s'agira d'une aide et d'une manière " d'augmenter leur productivité. "