Juste avant leur entrée en bourse, les sociétés doivent respecter une période de silence et ne communiquer aucune information sensible ( sur leur bilan financier, par exemple ) de manière à maintenir une égalité des investisseurs devant l'information.

Le gendarme boursier veille à ce que cette zone de silence soit respectée mais il arrive qu'il y ait des dérapages. Aux Etats-Unis, la SEC ( Securities & Exchange Commission ) avait rappelé à l'ordre le site des bonnes affaires Groupon dont le dirigeant, en voulant répondre à des critiques sur son modèle économique, avait fourni des informations financières juste avant l'iPO.

L'entrée en bourse de Facebook représente un autre cas possible de violation de cette " quiet period ". Introduction atypique par son ampleur, elle a conduit à un dysfonctionnement de la plate-forme Nasdaq qui n'a pu gérer la masse des ordres boursiers au lancement de la cotation et a conduit à des pertes massives chez les investisseurs qui demandent maintenant réparation.


Ceux qui savent...et les autres
Ce n'est pas le seul problème de l'entrée en bourse de Facebook. Dès le début de la cotation, certains investisseurs ont pointé du doigt le fait que certains acteurs de l'opération avaient reçu oralement des informations ( notamment la perspective d'une croissance moins forte qu'annoncé ) quelques heures avant le début de la cotation qui leur ont permis d'anticiper immédiatement la direction prise par le cours et d'agir en conséquence.

Malgré les critiques émises publiquement sur ce point, les banques d'affaires en charge de l'opération ont toujours affirmé que les règles d'égalité d'information avaient été respectées. Cela n'empêche pas la SEC de songer à revoir les règles de la quiet period à la lumière des dernières introductions en bourse.

Le gendarme boursier veut notamment revoir l'application de ce cadre par rapport au fonctionnement du marché et à l'évolution des technologies de communications depuis la dernière révision, qui date de 2005. Les moyens de communication modernes, dont les réseaux sociaux, sont en effet capables de diffuser très rapidement des informations, demandant une adaptation de la réglementation pour maintenir l'égalité devant l'information des investisseurs et futurs actionnaires.