Dans un entretien accordé au Parisien, Laurent Solly, le vice-président de Facebook France et Europe du Sud, évoque la situation fiscale du groupe en répondant à une question sur le fait que d'après le ministre français de l'Économie, Facebook paie moins d'impôts qu'une PME française.

En début de mois, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi portant sur la création d'une taxe sur les géants mondiaux du numérique. Pour légitimer cette taxe dite GAFA, Bruno le Maire avait évoqué " une question de justice et d'efficacité ", en pointant du doigt " les profits des géants du numérique grâce aux consommateurs français, tout en payant 14 points d'imposition en moins " que les PME et l'industrie française en général.

Selon Laurent Solly, Facebook va " naturellement " payer cette taxe GAFA et " va payer de plus en plus d'impôts en France. " Il souligne que " c'est normal. " Il observe que Facebook a " changé considérablement " depuis son arrivée en France.

" L'essentiel des revenus de Facebook était réalisé par un siège international à Dublin. […] Avant les factures étaient éditées par Facebook Dublin, elles sont désormais éditées par Facebook France. À beaucoup d'égards désormais Facebook est aussi une entreprise française, il était donc normal de changer notre système de notre déclaration fiscale. Nous n'avons pas attendu qu'il y ait un texte ; nous l'avons fait à notre initiative ! ", déclare-t-il.

Le Parisien rappelle que Facebook s'est acquitté d'un impôt sur les sociétés de seulement 1,9 million d'euros en 2017, en déclarant un chiffre d'affaires de 56 millions d'euros en France qui est en réalité bien plus élevé. Il était estimé aux alentours de 850 millions d'euros. Selon Laurent Solly, depuis 2018, " tous les revenus générés par les équipes commerciales de Facebook en France sont déclarés en France. "

La taxe GAFA instaure pour les géants du numérique (chiffre d'affaires mondial supérieur à 750 millions d'euros et 25 millions d'euros en France), une taxe de 3 % du chiffre d'affaires réalisé en France - et ce depuis le 1er janvier 2019 - sur la publicité en ligne, la vente de données personnelles et l'intermédiation.