Dans une réaction transmise à Bloomberg, Facebook reconnaît la transcription de conversations audio de certains utilisateurs de Messenger et leur analyse par des sous-traitants à l'oreille humaine. Une pratique dont Facebook souligne qu'elle a été mise en pause, " tout comme pour Apple ou Google. "

Cet aveu est en effet à ranger dans la même catégorie que les révélations au sujet de l'écoute par des humains d'enregistrements audio des assistants vocaux d'Amazon, Apple, Google ou encore récemment pour Cortana et Skype (via l'application de traduction du service) de Microsoft.

Facebook justifie que pour les utilisateurs concernés, ils avaient choisi l'option de transcription de leurs discussions vocales dans l'application Messenger (comme avec la dictée sur Messenger), ce qui sous-entend aussi l'accès au microphone.

Les sous-traitants avaient pour mission de vérifier la bonne interprétation de messages anonymisés par l'intelligence artificielle de Facebook. Des explications désormais largement connues qui révèlent une pratique généralisée avec certains systèmes d'intelligence artificielle (pour leur entraînement), sauf que la transparence sur une contribution de l'oreille humaine est encore une fois sujette à caution.

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Dans son article intitulé " Facebook a payé des sous-traitants pour transcrire les conversations audio d'utilisateurs ", Bloomberg écrit que certains de ces salariés - sous couvert d'anonymat - ont fait part de leur inquiétude en matière d'éthique. Ils étaient eux aussi dans le flou pour l'origine et le devenir du travail de transcription avec des enregistrements indiscrets par nature.

Bloomberg appuie là où ça fait mal en rappelant la fraîche amende record de 5 milliards de dollars infligée à Facebook par la Federal Trade Commission, en rapport avec l'obtention du consentement explicite des utilisateurs dans le partage de leurs données.

Patron et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg avait en outre rejeté une théorie du complot selon laquelle le groupe écoute le micro des utilisateurs dans une optique de publicité ciblée. Facebook avait ultérieurement précisé que l'accès au micro ne se fait éventuellement que dans le cadre d'une autorisation de l'utilisateur, comme pour des fonctionnalités de messagerie vocale.

Cette théorie du complot n'est pas ici vérifiée par Bloomberg. Les sous-traitants ont été autorisés à écouter certains enregistrements avec l'accord supposé des utilisateurs et via anonymisation. Elle a néanmoins un effet boomerang et risque de prendre une nouvelle ampleur.