En octobre 2008, un trentenaire avait été reconnu coupable d' " atteintes sexuelles sur mineur de moins de quinze ans " par le tribunal correctionnel de Reims et condamné de ce fait à cinq années de prison et trois années de suivi socio-judiciaire.

Libéré au mois de février dernier avec comme condition de n’entrer en contact avec aucun mineur durant les trois années de son suivi socio-judiciaire, l’homme âgé de 38 ans aujourd’hui a ouvert un compte sur le réseau social Facebook.

Ayant su cela, la mère de la victime, âgée de 10 ans au moment des faits, s’est tournée vers le parquet de Reims qui a contacté à son tour Facebook afin de faire supprimer le profil du délinquant sexuel.


Prévention ou respect de la liberté ?
Justice logo pro Selon Me Emmanuel Ludot, l’avocat de la plaignante, " c'est un prédateur sexuel et en tant que tel il ne doit pas avoir accès à un réseau social sur lequel il pourrait entreprendre des actions racoleuses ". La présence de l’individu sur Facebook représente donc un " risque potentiel pour d’autres mineurs ".

Pour Me Bernard Rousselle, l'avocat de l'homme, " il y a atteinte aux libertés fondamentales dès lors qu'on veut empêcher un homme d'avoir une existence normale alors qu'aucun fait actuel ne peut lui être reproché ".

Laurent de Caigny, procureur adjoint au parquet de Reims, rappelle que " le suivi socio-judiciaire est une exécution de peine, et dans ce cadre, la justice a un devoir de regard sur le comportement des condamnés ". Il ajoute que c'est seulement à la fin de la peine qu'on pourra " invoquer le droit à l'oubli ".

Une audience devant le tribunal des référés de Reims aura lieu le 6 juillet prochain et devra déterminer si l’homme a le droit ou non d’être présent sur un réseau social.

Source : AFP