Dans l'espèce de stupeur médiatique qui a vu l'élection américaine remportée par Donald Trump alors que les sondages anticipaient la victoire de Hillary Clinton, le rôle des fausses informations (Fake News) diffusées sur les réseaux sociaux pour influencer les électeurs en les abreuvant de nouvelles erronées mais susceptibles de déclencher une réaction de rejet envers le candidat opposé est devenu un véritable sujet de préoccupation.

Facebook-HQ Mis au ban des accusés, Facebook a été largement pointé du doigt, obligeant son patron Mark Zuckerberg à réfuter l'hypothèse d'un dévoiement du réseau social devenu outil de propagande par le mélange des fausses informations diffusées dans les flux d'info légitimes.

L'accusation est un coup rude pour le réseau social qui essaie de se donner une légitimité en raffinant régulièrement le flux d'actualités adressé à ses utilisateurs en fonction de leurs centres d'intérêt pour faire disparaître les contenus non pertinents.

Il reste que différentes études relèvent que les fausses informations ont été plus suivies et partagées sur Facebook que les informations en provenance des médias traditionnels, confirmant que même totalement fausses, ces informations bidonnées se transmettent de façon virale et contaminent un grand nombre de personnes, posant la question de leur influence dans la capacité des utilisateurs à appréhender un contexte, ici celui de l'élection du président des Etats-Unis.

BuzFeed Fake News
Source : BuzzFeed News

Et justement, pour le président sortant Barack Obama, cela crée un véritable problème et même un danger pour la démocratie. Une conférence de presse organisée avec Angela Merkel à Berlin l'a conduit à s'exprimer sur le sujet, notamment sur le risque que représente la confusion des genres de mêler indistinctement information légitime et sujets viraux sur la même page Facebook, sans permettre à l'utilisateur de distinguer l'un de l'autre.

Adressant une nouvelle pique à son successeur, Barack Obama explique : " Trump comprend le nouvel écosystème dans lequel les faits et la vérité n'ont pas d'importance. Vous attirez l'attention, vous suscitez de l'émotion, et puis vous passez à autre chose. Vous pouvez surfer sur ces émotions".

Le véritable souci est que ce mode de fonctionnement neutralise tout débat démocratique en le polluant en permanence, toute position pouvant être sapée par de fausses informations qui n'ont besoin que d'être propagées, sans même avoir à être démontrées ou à faire la preuve de leur vraisemblance, dans une jeu de relativité totale des affirmations.

Prenant l'exemple du réchauffement climatique (contesté par Donald Trump), Barack Obama indique encore : "une explication du changement climatique par un Nobel de physique est présentée exactement de la même façon sur votre page Facebook qu'un déni du changement climatique par un inconnu payé par les frères Koch" (hommes d'affaires ayant soutenu financièrement le parti républicain).