fibre D'ici 2012, la France ambitionne au moins 4 millions de ménages connectés au très haut débit mais pour l'heure, le déploiement de la fibre optique est l'enjeu d'une rixe entre les opérateurs stigmatisée par les récents propos du président de l'Arcep (autorité des télécoms) tenus lors d'un entretien accordé à Challenges.

" France Télécom propose à ses concurrents une offre de gros d'accès à son réseau génie civil pour le déploiement de la fibre en horizontal (souterrain). C'est sur la partie terminale, en vertical (dans les immeubles), qu'il veut imposer sa solution : la pose d'une fibre unique à laquelle se raccorderaient les concurrents. Cela pourrait en handicaper certains, tel Iliad-Free qui utilise une autre technologie. [...] Je m'interroge sur les raisons du blocage depuis l'été, par l'opérateur historique, des discussions sur le câblage terminal. [...] Ce blocage entretenu freine le branchement effectif des domiciles ", a déclaré Paul Champsaur.

L'opérateur historique n'a pas manqué de réagir rapidement suite aux déclarations de Champsaur, et dans un communiqué de parler de procès d'intention, en rappelant qu'un accord a été signé avec SFR afin d'expérimenter sur une partie du territoire la solution monofibre qui lui tient à coeur, mais également la solution multifibres (quatre fibres par client). De son côté, Free aurait refusé toutes les propositions d'accord qui lui ont été présentées.

" Free exige le déploiement systématique de la solution multifibres non encore expérimentée et prive ainsi largement les habitants des immeubles fibrés par ses soins, notamment à Paris, de la liberté de choisir un autre opérateur. Free bloque ainsi la mise en oeuvre d'un accord général sur la mutualisation du fibrage vertical, préalable indispensable au déploiement à grande échelle de la fibre ", a indiqué France Télécom.


Réunion de crise ?
Sans doute las de voir ses plans de très haut débit malmenés par ces querelles, le secrétaire d'Etat à l'Economie numérique a décidé de réunir demain tout ce beau monde. Selon l'AFP, un comité de pilotage comprenant Orange, SFR, Iliad, Numericable, Axione et Sequalum sera lancé, chacun de ces opérateurs s'engageant à " participer à l'une et/ou à l'autre des deux expérimentations de déploiement ". A l'issue, fin mars 2009, viendra le temps de la décision finale pour dégager un modèle plutôt qu'un autre.