L'ARCEP avait saisi pour avis l'Autorité de la concurrence dans le dossier du déploiement de la fibre optique dans les zones denses où deux visions s'opposent. Free plaide pour le multi-fibres alors que France Télécom ( Orange ) trouve cette solution trop onéreuse et lui préfère le mono-fibre.
Dans une architecture mono-fibre, chaque logement est équipé d'une fibre dédiée, attribuée à l'opérateur choisi par l'abonné au niveau du point de mutualisation. Pour le modèle multi-fibres, plusieurs fibres sont installées par logement avec chaque opérateur qui peut venir y connecter son réseau au niveau du point de mutualisation.
L'Autorité de la concurrence a estimé le mois dernier que le recours à l'architecture multi-fibres offrait " les meilleures garanties en termes d'indépendance des acteurs, de neutralité technologique et de fluidité du marché au bénéfice du consommateur ".
L'avis a donc été favorable aux recommandations de l'ARCEP selon lesquelles dès lors qu'une fibre supplémentaire a été demandée par un opérateur, l'opérateur d'immeuble installe systématiquement quatre fibres par logement. L'opérateur demandeur devra préfinancer son installation et co-financer l'investissement initial.
France Télécom s'obstine
Cet avis, France Télécom ne l'accepte pas, estimant que le surcoût serait de 40 %, alors que l'ARCEP fait état de 5 %. D'ici la fin de l'année où la décision finale doit être connue, France Télécom entend se défendre bec et ongles pour obtenir gain de cause.
" Le régulateur n'a pas carte blanche pour décider à lui tout seul de la réglementation qu'il souhaite. Tout n'est pas réglementaire, il y a un certain nombre de décisions à prendre du domaine législatif, par le Parlement, ou éventuellement du domaine du pouvoir exécutif "
, a indiqué jeudi le directeur financier du groupe ( propos rapportés par l'AFP ) lors de la présentation des résultats au troisième trimestre 2009.
Pour l'heure et comme depuis le tout début de l'été dernier après les recommandations de l'ARCEP, France Télécom a décidé de poursuivre le gel de ses investissements pour le déploiement de la fibre optique.
