La volonté affichée de l'Arcep d'intervenir dans la régulation du déploiement de la fibre optique avait fait sortir de ses gonds l'opérateur Orange, détenteur de 70% de part de marché dans la fibre et perçu comme potentiellement en situation de monopole empêchant le jeu de la concurrence.

Profitant de ce climat propice, les opérateurs Free et Bouygues Telecom ont interpellé le nouveau gouvernement sur cette question en adressant un courrier au Premier ministre Edouard Philippe et au président de l'Arcep Sébastien Soriano.

Ils y accusent Orange de se réserver "l'usage de ses conduites enterrées pour déployer sa seule fibre optique et prendre une avance considérable dans les grandes villes" et demandent que l'Arcep "fasse sans délai pleinement l'exercice des pouvoirs que la loi lui a confiés en matière de régulation asymétrique d'Orange, afin d'encadrer sa dominance du marché, de garantir un accès équitable et strictement non discriminatoire des opérateurs tiers aux réseaux qu'Orange déploie", établit le courrier dont les extraits sont diffusés par le journal Les Echos.

Ils réclament également une "répartition plus équilibrée" des zones de déploiement de la fibre afin qu'Orange et SFR ne s'arrogent pas les meilleurs morceaux du territoire.

On retrouve les "couinements" d'une concurrence dont Orange fait remarquer qu'elle avait pourtant tout loisir de se manifester il y a quelques années et qui chercherait maintenant à s'extirper d'une situation qu'elle ne doit qu'à son manque d'anticipation.

L'opérateur se fait menaçant si la réglementation devait changer en cours de route et signale que cela contribuera plus à réduire le déploiement de la fibre qu'à l'accélérer. Or, le sujet du très haut débit est sensible et le gouvernement est attendu sur la question de la fracture numérique entre zones urbaines et zones moins denses...et alors que l'Etat est aussi le principal actionnaire d'Orange.

Source : Les Echos