La Fondation Radiofréquences et Santé n'a pas vraiment apprécié le cirque médiatique de la table ronde " Radiofréquences, santé et environnement " mais pas pour les mêmes raisons que les associations militantes.

Ses efforts menés depuis quatre ans pour organiser et soutenir financièrement la recherche française sur les thématiques précisément en question dans ce Grenelle des Ondes ont été totalement passés sous silence dans la synthèse à l'issue de la table ronde, alors même que les conclusions appellent à revoir les " modalités d'organisation de la recherche " tant sur l'organisation que sur le financement.

Pour la Fondation, il s'agit d'une menace à peine voilée concernant le devenir d'une recherche française ciblée sur les radiof'réquences, ce qui se traduirait par le gaspillage des ressources publiques déjà engagées dans les projets, la désorganisation des efforts de recherche, déjà faibles, sur cette thématique et la démobilisation des équipes de recherche.


Pour le maintien d'un effort de recherche coordonné
Le flou des déclarations des pouvoirs publics fait craindre la disparition du rôle de coordinateur que peut jouer la Fondation ( ou toute instance qui prendrait le relais ) pour une thématique déjà peu représentée dans le paysage de la recherche française alors même que le débat fait rage dans l'espace public et soulève de nombreuses questions n'ayant pour réponses que l'application du principe de précaution.

La Fondation rappelle qu'elle a lancé quatre appels à projets sur des problématiques suivant une partie des recommandations de l' OMS et prenant en compte les points faibles de la connaissance scientifique sur un certain  nombre de points sensibles ( effets biologiques des radiofréquences,  dosimétrie sur les tissus humains... ), lui permettant de financer 26 projets en injectant 2,9 millions d'euros.

D'autre part, elle s'étonne que le gouvernement demande un plus large accès à l'information concernant les radiofréquences alors que la Fondation a mis en place une exposition itinérante ainsi qu'un site internet grand public, des efforts là encore parfaitement ignorés dans la synthèse de la table ronde.


Menace de démission collective

Les membres du Conseil Scientifique menacent donc d'une démission collective d'ici le mois d'octobre le gouvernement pour l'inciter à se prononcer sur le maintien des efforts de recherche sur les radiofréquences en France, soit en prolongeant la mission de la Fondation, soit en la confiant à une nouvelle instance.

Rappelons que le mode de financement mixte, public et privé via les opérateurs mobiles, de la Fondation a fait l'objet de critiques de la part des associations dans le sens où les industriels pourraient être à la fois " promoteurs et évaluateurs des études ", jetant le doute sur la validité des résultats obtenus.

Pour sa part, la Fondation indique qu' "à aucun moment le Conseil d'administration ne s'est immiscé dans l'appréciation de la qualité et la sélection des projets  " et que le choix des projets s'est fait " selon les règles d'indépendance scientifique, de déontologie et de sélection internationalement reconnues ", faisant intervenir des experts extérieurs au conseil scientifique et des rapporteurs chargés d'assurer la transparence des débats et avis formulés.