Les prix agressifs de Free Mobile et la récupération de plusieurs millions de clients en l'espace de quelques mois va laisser des traces chez les opérateurs mobiles, historiques et virtuels. Certains d'entre eux ont déjà commencé à préparer une réorganisation pour résister à la chute de revenus qui a déjà commencé, avec de possibles destructions d'emplois pour réaliser des économies.

Chez France Télécom, qui dispose d'un accord d'itinérance avec Free Mobile devant lui rapporter au moins 1 milliard d'euros sur trois ans, la situation, tout en étant tendue ( le groupe a perdu 200 000 clients mobiles en début d'année ), est moins dramatique, cette rentrée d'argent constituant un bon amortisseur.

Là où l'on semble préparer le terrain des réductions d'effectif chez la concurrence, Stéphane Richard, PDG de France Télécom / Orange, veut inscrire son action dans une " adaptation sans brutalité " qui passe par une évolution des métiers et les départs à la retraite, nombreux " dans les années qui viennent ".

Il a également indiqué lors d'un entretien à BFM Business que sur l'effectif global de 100 000 employés, 65 000 d'entre eux ont le statut de fonctionnaire, ce qui implique une approche différente de chez ses concurrents.

Stéphane Richard reste discret sur l'estimation des pertes d'emplois suite à l'arrivée de Free Mobile et que Jean-Ludovic Silicani, président de l'Arcep ( régulateur français des télécoms ) avait évaluée à 10 000 emplois, tout en précisant que cela pourrait être digéré sans pertes d'emplois ( notamment via les départs à la retraite ).

Mais c'est peut-être du côté des emplois indirects, avec la renégociation des contrats des fournisseurs et sous-traitants, que les pertes seront les plus significatives, avant que les opérateurs ne lancent leur propre plan de restructuration.

Source : Les Echos