Avec son blocage des publicités activé par défaut pour les abonnés Freebox Révolution, Free a beaucoup fait parler. Il est désormais levé mais l'opérateur semble garder cette arme sous le coude, a priori pour faire pression sur Google dans le cadre de négociations sur l'interconnexion des réseaux.

Ce sont en effet les publicités de Google qui ont principalement été la cible du blocage. Or, Free veut une rémunération de la part de Google pour le trafic de plus en plus important acheminé vers les abonnés, à l'instar de YouTube.

Dans un entretien accordé aux Échos, le fondateur et directeur général d'OVH analyse que les FAI sont surtout inquiets de l'importance que vont prendre des acteurs comme Google, Apple ou Amazon avec des offres de télévision qui finiront par ébranler les offres triple play dans lesquelles ils ont investi.

" Les opérateurs télécoms se préparent à l'arrivée demain de la Google TV, qui nécessitera peut-être 1 à 4 Mbps par utilisateur, soit 1 à 3 euros par abonné en coût de bande passante ", déclare Octave Klaba.

Parmi les réactions qui continuent d'arriver, celle de l'ASIC. L'Association des Services Internet Communautaires compte parmi ses membres des noms comme Microsoft, Dailymotion, Yahoo!, Ebuzzing ou encore... Google.

L'ASIC se félicite de " la levée de la mesure de blocage des services de publicité sur Internet " mais " s'alarme de possibles nouvelles atteintes à la neutralité de l'Internet. "

Dans un communiqué, l'association note que la publicité en ligne " constitue aujourd'hui l'un des principaux modèles économiques de l'Internet ". Et publicité ou pas, " bloquer un service Internet dans le cadre d'une négociation commerciale " est pour l'ASIC une " rupture du principe de neutralité de l'Internet. "

De neutralité du Net, il sera justement question le 15 janvier prochain dans le cadre d'une table ronde organisée par la ministre déléguée à l'Économie numérique. Pour l'ASIC, elle doit être préservée sans exception.