Iliad   Logo Xavier Niel, vice-président d'Iliad et actionnaire majoritaire du groupe, a été interviewé par le magazine Capital. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Iliad, et par son intermédiaire Free, ne souhaite pas encore rentrer dans le rang.

L'exemple type en est la fronde que le FAI mène contre la loi HADOPI, qui vise à mettre en place la riposte graduée afin de lutter contre le téléchargement illégal. Celle-ci a déjà fait de nombreux opposants parmi lesquels le Parlement européen mais aussi les FAI français. Xavier Niel confirme  son point de vue lors de l'entretien : nous voulons " nous battre contre la loi Hadopi [...] certaines de ses dispositions nous paraissent liberticides ". Le directeur de la stratégie du groupe dit assez clairement ce qu'il pense; selon lui, le projet HADOPI mène à un " flicage systématique de nos abonnés ".

Concernant la fameuse taxe de 0,9 % pour financer l'audiovisuel public, Niel n'est logiquement pas pour, la qualifiant d'injuste. Selon lui, la France décide de ponctionner " les secteurs qui marchent au profit de ceux qui peinent ". Il trouve cela étrange, de la part d'un " libéral comme notre président ". Niel explique que si l'État n'a pas eu le courage d'augmenter la redevance, " ce sont bien les consommateurs qui paieront, avec l'illusion que ce n'est pas l'État qui ponctionne ". Niel confirme aussi la volonté de Free de fibrer 70 % de la capitale d'ici à 2009, même si les frais par abonné sont estimés à plus de 1 000 euros.


Free Mobile recherche licence 3G
Autre point intéressant, le vice-président d'Iliad confirme sa volonté de bouleverser la mobilité. Selon lui, mettre en place un réseau mobile coûte moins cher qu'un réseau fixe et il souhaite faire de Free un " opérateur trois, quatre, cinq, voire dix fois moins cher que les autres ". C'est le genre de déclaration qui fera rire jaune les trois géants de la téléphonie mobile.

Le Canard Enchainé d'hier, par le biais d'UniversFreebox, parle d'un intense lobbying exercé par les trois opérateurs sur le gouvernement, et notamment par Martin Bouygues. Selon le Canard, les opérateurs sont " terrorisés à l’idée que Free, qui a déjà cassé les prix dans l’internet, débarque dans le mobile ". Avec une marge atteignant 30 % de leur chiffre d'affaires, on comprend que le risque est élevé. " Je me suis acheté un château, ce n’est pas pour laisser les romanichels venir sur les pelouses ", aurait déclaré Martin Bouygues à un haut fonctionnaire.

Le groupe Iliad sera-t-il assez puissant pour faire jeu égal avec les trois géants ? Le Canard n'y croit pas : selon lui, la 4ème licence 3G sera bien découpée en trois et attribuée à... Bouygues, Orange et SFR. Au mieux, Free ne pourrait espérer qu'une mini-fréquence pour certaines zones urbaines. Ces informations seront bien évidemment à confirmer dans les prochains mois.