Les attaques n'ont pas cessé depuis le lancement de l'offre Free Mobile début janvier. Malgré la vérification initiale de l'Arcep ( régulateur télécom français ) pour s'assurer que le nouvel entrant disposait bien des 27% de couverture nécessaires à l'activation de l'accord d'itinérance 3G avec Orange, les opérateurs concurrents affirment avoir procédé à des mesures les conduisant à conclure que l'essentiel de son trafic passe en fait par Orange.

Indirectement mise en cause, l' Arcep a décidé de procéder à une nouvelle vérification " dans un souci de transparence ". Mais elle ne devrait pas être seule à s'intéresser au réseau de Free Mobile. Le journal la Tribune affirme que l' ANFR ( Agence Nationale des Fréquences ) a été chargée par Eric Besson, ministre de l'Industrie et de l'économie numérique, de procéder à des mesures complémentaires de son côté.

Bâtir un réseau mobile sur le territoire français n'est cependant pas une mince affaire. Xavier Niel a déjà confirmé la faiblesse de la couverture sur Paris du fait de procédures allongées et d'un manque de sites disponibles. Sur la vingtaine de sites approuvés, seules quelques antennes seraient actives.

Théoriquement, Free ne dispose que d'un millier d'antennes censées être actives quand les opérateurs historiques en comptent en moyenne 15 000 pour assurer une couverture quasi-complète du territoire. Résultat, le réseau de Free Mobile est en "taches de léopard" en France, au gré des installations assurées par son partenaire TDF mais laissant de vastes zones non couvertes.


Premiers résultats en mars
Ces antennes sont-elles réellement actives ou sont-elles mises en sommeil, laissant le gros du trafic passer par le réseau Orange du fait de l'afflux plus important que prévu des nouveaux abonnés ( le chiffre de 1,5 million de clients est avancé ) ? C'est ce que doivent vérifier l'Arcep, et donc aussi l'ANFR, par leurs mesures, dont les résultats devraient être rendus publics d'ici le mois de mars.

Chez Orange, on a fermement rappelé à Free Mobile que l'accord d'itinérance ne fonctionnerait que dans la mesure où il ne porte pas atteinte au bon fonctionnement du réseau pour les abonnés Orange, à charge pour le nouvel entrant de prendre les mesures pour absorber l'afflux des nouveaux inscrits.

Dans le même temps, l'affaire s'annonce intéressante pour Orange : l'accord d'itinérance 3G, estimé initialement à 1 milliard d'euros sur cinq ans, devrait finalement plutôt lui rapporter autour de 1,5 milliard d'euros du fait des surcoûts imposés par ce trafic data mobile accru.

Source : La Tribune