Le réseau de Free Mobile couvre-t-il bien les 27% de population lui donnant droit au contrat d'itinérance 3G avec Orange ? Oui, pour Xavier Niel, qui l'a redit devant l'Assemblée Nationale, non pour certains opérateurs mobiles qui ont envoyé des huissiers pour faire constater que les antennes-relais de Free Mobile ne sont pas activées.

Certains syndicats des opérateurs ont enfoncé le clou en mettant en doute les vérifications de l'Arcep, régulateur français des Télécom, réalisées en novembre et décembre 2011 et qui ont permis à Free Mobile de lancer son offre en janvier 2012.

Quasiment accusée de s'être fait berner par le nouvel entrant, l'Autorité sort de sa réserve et s'irrite quelque peu des insinuations malveillantes. Elle rappelle que " le lancement d'un nouveau réseau de téléphonie mobile représente une opération complexe qui peut nécessiter des réglages et des mises au point. Ceux-ci sont légitimes dès lors que les engagements de couverture de l'opérateur sont respectés et dans la mesure où le service aux consommateurs n'est pas altéré. "

Le réseau de Free n'étant opérationnel que depuis 15 jours, les récriminations et attaques arriveraient donc un peu trop rapidement pour être honnêtes. L'Arcep enfonce le clou en rappelant aux opérateurs de balayer devant leur porte : les opérateurs historiques n'ont pas spécialement respecté leurs engagements de couverture de réseau 3G, au point que l'Autorité les a mis en demeure de le faire en proposant un nouveau calendrier mais sans les sanctionner.

Demander la perfection immédiate à Free Mobile alors qu'eux mêmes se sont fait tirer les oreilles semble donc plutôt tenir du mauvais procès. Malgré tout, l'Autorité reconnaît que Free Mobile a effectivement l'obligation de couvrir 27% de la population au 12 janvier 2012, hors itinérance,


Nouvelle vérification en vue malgré l'absence d'éléments concrets

Arcep-logo Elle indique avoir réalisé des tests pour vérifier la conformité de la carte de couverture fournie par le nouvel entrant en novembre et décembre 2011 en réalisant plus de 10 000 mesures de terrain, ces tests étant les mêmes que ceux utilisés pour les autres opérateurs.

Elle souligne ensuite que si elle a bien reçu une lettre des syndicats demandant l'ouverture d'une enquête, aucun opérateur ne s'est manifesté officiellement et " aucun élément concret n'a été porté à la connaissance de l'Autorité à l'appui des faits allégués par les médias et repris par le courrier des syndicats ".

Malgré tout, l'Arcep va demander à Free Mobile "d'actualiser les informations relatives à l'état de son réseau, incluant notamment la liste des sites installés, des sites effectivement activés, et des motifs qui auraient pu conduire, le cas échéant, à l'extinction de certaines stations de son réseau. "

Enfin, elle procédera à une nouvelle vérification sur le terrain, en utilisant toujours la même méthode que précédemment. Elle appelle le Ministère de l'Industrie à faciliter le rapprochement de l'Arcep avec l'ANFR ( Agence Nationale des Fréquences ) pour faciliter les contrôles de couverture.