Ce n'est pas parce que Bouygues Télécom pourrait prochainement être démantelée et redistribuée à l'ensemble des opérateurs du marché que Free Mobile va s'empêcher de maintenir la pression sur ses concurrents.

Free Mobile vient ainsi de repartir dans une croisade juridique à l'encontre de l'opérateur, et poursuit Bouygues Télécom pour dénigrement et concurrence déloyale avec, à la clé, la demande de dommages et intérêts conséquents.

Xavier-Niel

La situation est ironique, puisque Free Mobile vient juste d'écoper d'une sanction infligée par la Cour d'appel de Paris l'obligeant à verser 500 000 euros de dommages et intérêts à SFR pour dénigrement.

Dans le cas qui oppose Free à Bouygues, il s'agit simplement d'un retour de bâton, puisqu'à la fin de l'année 2014, c'était bel et bien Bouygues Télécom qui réclamait 411 millions d'euros à Free Mobile pour "pratiques commerciales trompeuses".

Avec cette plainte déposée le 10 novembre, soit, au tout début des négociations de rachat entamées entre Orange et Bouygues, pourrait servir de moyen de pression sur l'opérateur et l'orienter plus facilement vers une signature. On sait que Free aura son mot à dire sur le rachat, puisque Orange ne pourra assimiler seul les actifs de l'opérateur sans s'attirer les foudres de l'autorité de la concurrence. Free peut ainsi faire échouer les négociations simplement en notifiant Orange que la proposition de cession des parts de Bouygues ne l'intéresse pas au prix proposé, ou selon les conditions imposées.

Avec cette menace au-dessus de la tête, Bouygues devra s'arranger avec Orange pour que Free Mobile obtienne ce qu'il souhaite, à savoir antennes et fréquences, et négocier ainsi un accord amiable qui signerait la fin des poursuites.