Constellation Galileo Alors que le projet de système de positionnement par satellite ( en anglais GNSS ) européen Galileo a connu une naissance mouvementée ( voir notre dossier ) et ce jusqu'à récemment, et que la question de son financement à long terme n'est pas réglée, sa concrétisation reste d'actualité même si son lancement aura finalement plusieurs années de retard ( ce qui aura permis à d'autres systèmes d'émerger, comme le Glonass russe ).

Si deux satellites de test sont en orbite, il faut maintenant envoyer la constellation ( composée d'une trentaine de satellites ) dans l'espace. La Commission européenne vient d'annoncer qu'un premier lancement depuis la base de Kourou ( Guyane française ), le 20 octobre prochain, va permettre d'envoyer en orbite les deux premiers satellites opérationnels.

Pour Antonio Tajani, de la Commission, " ce lancement est d'une importance historique. L'Europe démontre qu'elle a la capacité d'être à la pointe de l'innovation technologique. Des milliers de PME européennes pourront exploiter de nouveaux débouchés commerciaux et créer et développer leurs produits en se basant sur la future infrastructure de Galileo. Les citoyens auront aussi d'importants bénéfices. L'argent pour Galileo est bien dépensé et je compte sur la coopération des Etats membres pour trouver une solution au financement de la finalisation de Galileo . "


C'est aussi une question d'indépendance
L'optimisme de Tajani vient contrebalancer les critiques sur le gouffre financier potentiel que représente la mise en service puis la maintenance du système Galileo, au regard d'arguments économiques qui étaient crédibles dans le cadre d'un lancement dès 2008 mais qui se sont émoussés avec les retards accumulés et l'apparition programmée de nouveaux GNSS, tandis que le système GPS est en cours de rénovation.

Mais les opportunités du marché de l'aérospatial restent énormes, économiquement et stratégiquement. La Commission y voit " une valeur ajoutée à l'économie européenne de l'ordre de 60 milliards d'euros sur une période de 20 ans sous forme de revenus supplémentaires pour l'industrie et d'avantages publics, sans compter  les gains inestimables en terme d'indépendance. "

Le fait de fixer une date pour le lancement des premiers satellites indique également que les différents compartiments du projet progressent comme attendu. Avec ce premier lancement, qui sera suivi par d'autres dans les deux ans à venir, la Commission espère une mise en service du système Galileo d'ici 2014 ( à l'origine, le projet devait être lancé...en 2008 ). Mais il faudra attendre 2019 pour que l'ensemble de la constellation soit mise en orbite.