Génèse

Développée par la société coréenne Gamepark Holdings, la GP2X est grossièrement la petite soeur de la GP32. Pour la petite histoire, la société Gamepark s’est en quelque sorte « disloquée » suite à de nombreux désaccords au sein de l’équipe de développement, concernant la direction à donner à la GP32. Si bien que plusieurs acteurs importants ont préféré quitter le bord pour créer leur propre société, baptisée Gamepark Holdings (GPH).

C’est alors que deux projets ont vu le jour simultanément. Le premier est à mettre au bénéfice de Gamepark et concerne une future console, baptisée XGP (Extreme Game player). Conçue autour d'un processeur ARM920T cadencé à 200 MHz, et d'un contrôleur graphique capable de manipuler 1 million de polygones par seconde, la XGP supporte l'Open GL-ES et promet d’être plus puissante qu’une Nintendo DS, et du même niveau d’une Sony PSP. Elle disposera en toute logique d'un écran LCD 4 pouces offrant une résolution de 480 x 272 pixels et 12 millions de couleurs, gérera le WiFi 802.11g, et intégrera une sortie TV ainsi que le son en 16 bits 44.1 kHz. Pour finir, la XGP devrait également intégrer le classique port pour cartes SD, ainsi que 64 Mo embarqués de NAND Flash et 64 Mo de DDR cadencé à 200 MHz. Initialement prévue pour fin 2006, la console devrait être déclinée en deux versions : la XGP (300 dollars) et la XGP mini (150 dollars) et ses airs de Gameboy Micro. Toutefois, impossible à l’heure actuelle d’obtenir davantage d’informations concrètes, puisque GamePark a fait faillite. Néanmoins, une société américaine semble intéressée par le rachat des différentes déclinaisons de la XGP. Ce qui permet d’entretenir un peu d’espoir, l’aspect hardware de la console étant plus que jamais prometteuse.

 
xgp     XGP_Kids
 
 
  xgp_mini
 

Du côté de Gamepark Holdings, le projet GP2X a abouti plus rapidement, puisque sorti fin 2005. Évolution de la GP32, la GP2X est un périphérique nomade alliant à la fois les qualités d’un lecteur multimédia et d’une console de jeux vidéo un peu particulière puisqu’elle ne propose que très peu de titres commerciaux. Elle s’appuie au contraire sur la communauté de développeurs et d’utilisateurs passionnés pour concevoir un nombre croissant d’applications. C’est d’ailleurs pour cette raison, à notre surprise générale il faut bien le dire, et grâce au fameux bouche à oreille que la GP2X a remportée un succès relatif. Et qu’il est aujourd’hui possible de bénéficier de nouveaux périphériques externes, permettant de faire évoluer les possibilités de cette console nomade.
 

Alors, pourquoi parler de la GP2X aujourd’hui ' Tout simplement parce que le monde de l’Open Source prend de plus en plus d’importance aujourd’hui, comme en témoignent les nombreux projets prenant le dessus sur Microsoft notamment. Il suffit de découvrir les qualités des plus grandes distributions Linux pour s’en convaincre. Et c’est peut-être ce qui explique le succès inopiné de la GP2X que personne n’attendait, puisque cette plateforme bénéficie d’un nombre incroyable d’applications et de projets en tout genre. De nouveaux périphériques ont même vu le jour pour répondre aux attentes des utilisateurs. C’est donc normalement que nous avons voulu nous pencher sur le phénomène GP2X.
 

L'aventure intérieur

La GP2X est architecturée autour d’un dual core composé de deux processeurs ARM. Le premier est un 920T cadencé à 200Mhz et caractérisant le processeur central. Le second est quant à lui un 940T dédié au traitement vidéo et permettant de tirer profit de l'écran au format 4/3 d’une diagonale de 3,5 pouces équipant la GP2X. L’écran propose une résolution de 320 x 240 pixels pour 16,7 millions de couleurs, ce qui est un peu juste à notre goût pour profiter confortablement d’une vidéo. Petit inconvénient sans conséquence, la matrice reste légèrement visible, mais peut être corrigé à l’aide de l’application CPU LCD tweaker qui offre en prime la possibilité d’overclocker la GP2X. Phénomène assez rare et surprenant pour être souligné !

En outre, la GP2X étant équipée d'un port d'extension propriétaire, il sera en outre possible de la connecter directement sur un téléviseur à l'aide d'un câble disponible en option (15€ environ). Et de profiter ainsi d’une résolution un peu plus confortable, c'est-à-dire 720 x 480 pixels.
 
 
GP2X port Ext

Le port propriétaire Ext permet d'ajouter divers périphériques supplémentaires.
 
 
Côté mémoire, la console intègre 64Mo de mémoire NAND flash qui se limite en réalité à 40 Mo. Le reste étant réservé au système d’exploitation Linux. Il est donc préférable de n’installer que l’essentiel sur les 40 Mo restants. À savoir les fichiers système et autres librairies SDL indispensables. Viennent s’ajouter à cela, 64Mo de Sdram pour la mémoire vive.

En termes de puissance brute, la GP2X semble pouvoir tenir tête à la Nintendo DS (processeur ARM 946 cadencé à 66 Mhz) et pourrait même se hisser au niveau de la Sony PSP (Mips cadencé à 333 Mhz). Enfin théoriquement bien sûr, puisque faute d’outils appropriés pour mesurer les performances, et compte tenu des bibliothèques propriétaires utilisées ainsi que du système de développement lui aussi différent, il paraît difficile de pouvoir tirer la moindre conclusion.
 
 
  GP2X SD card

Le port SD supporte en prime la norme SDIO.
 

Pour le reste, la GP2X intègre un port dédié aux cartes mémoire de type Secure Digital. Ce qui servira notamment pour stocker diverses applications et contenus multimédias. Mais surtout, la GP2X supporte la norme SDIO (Secure Digital Input/Output) qui autorise l’utilisation de périphériques spécifiques tels qu’un adaptateur WiFi, Bluetooth, etc.
 
 
  GP2X USB

 
Le mini port USB 1.1/2.0 permet de connecter la GP2X au PC.
 

Intégrant également un mini port USB, la console peut se connecter au PC, que ce soit sous Windows, Linux ou Mac, par l'intermédiaire d'un câble USB 2.0. Une fois connectée, la console est alors reconnue comme un lecteur externe classique. La GP2X comprend également le classique port mini jack permettant de connecter un casque audio, en plus des deux petits hauts parleurs intégrés permettant de restituer un son de qualité stéréo.
 
 
  GP2X casque audio

Outre ses deux petits haut parleurs stéréo intégrés,
la GP2X intègre une prise audio mini-jack. 
 

L'alimentation se fait tout simplement par deux piles AA LR06. Mais avec une autonomie moyenne d’environ deux heures en lecture vidéo continue, et d’un peu plus de trois heures pour le jeu et la musique, il est préférable d’utiliser des piles rechargeables (plus de 2600 mA pour atteindre plus de 8 heures d’autonomie). Un adaptateur secteur 3.3 Volts est également disponible en option.

Récapitulatif des caractéristiques techniques

 

Constructeur : Gamepark Holdings

  • Processeur central : ARM920T/200 Mhz
  • Processeur graphique : ARM 940T/200Mhz
  • Mémoire : 64Mo de mémoire vive
  • Mémoire interne : 64Mo flash NAND (40 Mo disponibles)
  • Stockage externe : lecteur cartes Secure Digital
  • Ecran TFT : 3.5 pouces QVGA 320 x 240 pixels, 16 millions de couleurs
  • Entrées/sorties : sortie mini jack audio, mini port USB 2.0, port EXTension (stockage externe USB host, sortie TV/vidéo jusqu’à 720x480 pixels), prise pour adaptateur secteur 3.3 V (ou 2 piles LR06)
  • Formats vidéo supportés : Divx 3/4/5 et plus, Xvid avec support du sous-titrage SMI et SRT. WMV 7, 8 et 9 (à venir d'après le constructeur).
  • Formats audio supportés : MP3, OGG ET WMA (à venir d'après le constructeur)
  • Formats image supportés : JPG, BMP, PCX, GIF, PNG
  • O/S : Linux
  • Audio : Stéréo 16 bits (8-48 Khz)
  • Equaliseur intégré avec présélections Normal, Classic, Rock, Jazz,  et Pop
  • Dimensions : 143,6 x 82,9 x 34 mm
  • Poids : 161 grammes
  • Prix moyen : 159 euros

 

Ergonomie et prise en main

L’ergonomie est dans l’ensemble très agréable et ressemble fortement à celle de la Nintendo DS et la PSP de Sony avec son stick directionnel analogique, ses quatre boutons en croix, ses deux boutons latéraux supérieurs ainsi que les boutons ‘select’ et ‘start’ situés sur la partie droite de la console.

 


Le stick directionnel, situé sur la partie gauche de la console manque un peu de réactivité par moments. Mais il semblerait que cela dépende avant tout des applications que vous utiliserez puisque le problème reste aléatoire et divers utilitaires existent pour étalonner plus finement le pad. Hormis ce détail pouvant être corrigé (il est possible de bricoler et/ou de changer le pad analogique), la prise en main est très agréable, ceux-ci étant idéalement placés pour bien tomber sous les doigts.

 


Livré avec une documentation succincte, en Anglais, mais très claire, celle-ci aborde les principales fonctionnalités de la console, sans oublier la méthode permettant de mettre à jour le firmware, lui aussi Open Source, ou encore la façon d’installer correctement les librairies SDL indispensables à la plupart des applications Open Source. Pour compléter cette documentation de base, la page GP2X wiki rassemble tous les tutoriaux permettant de mieux exploiter la console : bidouilles, développement, guide d’utilisation avancée, liste des applications disponibles, des projets en cours, FAQ, suggestions de développement, tuning, etc. Une véritable mine d’informations que nous vous recommandons de découvrir sans plus tarder.

Une console polyvalente

Outre les fonctions de jeux, que nous allons aborder un peu plus loin, la GP2X permet d’accéder aux fonctions suivantes par le biais de son interface : Vidéo, Game, Music, Photo, E-Book, Explorer, Utility et Settings.

 
 
 
Ces fonctions parlent d’elles-mêmes et le lecteur audio intégré supporte nativement les formats MP3, OGG. Mais Open Source oblige, de nombreuses applications tierces sont d’ores et déjà disponibles, fonctionnelles et permettent de supporter un plus grand nombre de formats audio (WMA, MP3, AC3, FLAC, etc.). Mais également vidéo (MPEG-4, WMV7, 8 et 9, H.261, H.263(+),RealVideo 1.0/2.0, flv, etc.). Sans oublier les fonctionnalités supplémentaires dont il est possible de bénéficier : liste d’écoute, visualisation des pochettes albums, tags mp3, etc.
 
 
  ChubbsChubbs

 
La force est avec la GP2X (la vidéo Chubbschubbs est un véritable régal).
 
 
GP2X Final Fantasy 7

En déplacement, vous pourrez visionner vos vidéos favorites.
Comme ici Final Fantasy VII qu'on adore. 


L’Open Source permet ainsi de profiter d’un grand nombre d’applications permettant d’étendre quasiment à l’infini les fonctionnalités de la GP2X (à l’exception des limitations de la partie hardware ou de votre imagination). En contrepartie, la GP2X est loin de pouvoir rivaliser avec la simplicité et le confort d’un iPOD vidéo ou tout autre appareil nomade mobile.

La visionneuse d'image de la GP2X est quant à elle assez sommaire. Vous aurez néanmoins la possibilité de zoomer, de modifier l’orientation des images, et pourquoi pas de vérifier la qualité de vos photos si vous êtes en déplacement.
 
 
La GP2X offre un visionneur photo basique mais agréable à utiliser. 
 

Et on peut vraiment y jouer '

Bien sûr la GP2X permet également de s’amuser. Même s’il faut pour commencer, se plonger dans la documentation de la console, étape indispensable pour comprendre le fonctionnement de celle-ci et autoriser l’installation des jeux.

Mais la vraie force de la GP2X, vient incontestablement des émulateurs. La console est suffisamment performante d’un point de vue hardware pour émuler la plupart des systèmes existants : Atari 2600/7800, CBS Coleco, Nec PC Engine, Atari Lynx/Jaguar, NES, Megadrive, NeoGeo, NeoGeo Pocket, Gameboy, Gameboy advance, Amstrad CPC, Commodore 64, Amiga, Atari ST, consoles arcade (Mame, CPS2Emu, etc.) et même la PSOne qui n’est pas encore totalement fonctionnel. A l’exception bien sûr des plateformes plus récentes telles que la PS2, Gamecube, Wii, XBOX, XBOX 360, etc. Et de la Nintendo 64, même si un émulateur a vu le jour. néanmoins, le nombre de FPS était trop faible pour espérer en tirer quelque chose.
 
 
  GnGeo GP2X     BugWars GP2X
 
 
Eggsreme GP2X     Descent_screen_GP2X
 
 

Toutefois, nous souhaitons rappeler que pour bénéficier des ROMS de jeux que l’ont peu trouver sur Internet, ou qu’il est possible de ripper soi-même, il est indispensable de posséder les originaux. D’ailleurs, notez que dans la mesure où un grand nombre d’éditeurs de jeux vidéo ont cessé leur activité (et qui n’ont été rachetées), il existe une certaine tolérance sur l'utilisation des ROMS. Puisque la majorité de ces titres demeurent introuvables sur le marché.

Mais notez que plusieurs jeux bénéficient d'une licence Open Source (Quake II, Doom, etc.), et certains sites sont même parvenus à négocier la licence de certains titres devenus introuvables et non commercialisés.

Malheureusement, l’engouement qu’a provoqué la GP2X à l’égard des émulateurs est tel, que Nintendo risque bien de changer l’ordre des choses, puisque le Nippon a d’ores et déjà obtenu les licences de plusieurs jeux sur sa console de salon Wii.

Conclusion

De par son orientation homebrew, la GP2X se différencie de la plupart des consoles portables. Ce qui permet de bénéficier d’une large panoplie de fonctionnalités qui n’étaient pourtant pas intégrées par défaut. Il semblerait d’ailleurs que ce concept ait séduit Sony, la PS3 intégrant les outils nécessaires (support de l’OpenGL ES, etc.) pour développer des solutions homebrew, comme en témoigne la distribution Yellow Dog Linux. Certaines PS3 étant même livrées avec cette distribution préinstallée. Le succès de la GP2X s’appuie notamment sur la relative simplicité de développement, GamePark Holdings distribuant même un kit de développement (SDK) permettant de concevoir ses propres applications en C, Fenix ou encore en Python. Ajoutons à cela, la partie hardware plutôt bien pensée dans son ensemble, ainsi qu’une ergonomie soignée.
 
 


Mais ceux qui n’ont aucune connaissance particulière en termes de développement peuvent également se réjouir devant le grand nombre d’applications et de jeux disponibles. La GP2X s’adresse ainsi à un plus large public, et les nostalgiques (dont nous faisons parti) n’en seront que plus ravis d’ailleurs, grâce à la multitude d’émulateurs disponibles. Goûter de nouveau aux jeux tels que Shinobi, Strider, Rygar, Rick Dangerous, Pang, Bubble Bobble, PC Kid, Son Son II, Ghouls’n’Ghosts, la série des Wonderboy, et tant d’autres encore, nous ont permis de rajeunir. Même les jeux NeoGeo sont supportés, ce qui permet de mettre en avant les possibilités hardware de la console. Au grand désespoir de nos épouses toutefois qui décidément ont bien du mal à comprendre que l’on puisse rester si enfant.

 
protection       Craddle GP2X
 
La GP2X bénéficie aujourd'hui de nombreux accessoires optionnels. Comme ici la protection
pour écran (à gauche) et le Craddle, un socle utilisant le port Ext
et offrant des ports USB additionnels.


Au final, cette GP2X laisse une très bonne impression. Même s’il lui manque tout simplement ce côté « prêt à l’emploi » qui implique un minimum d’efforts pour correctement utiliser et exploiter la console. Les utilisateurs aimant les logiciels libres apprécieront. Quant aux partisans du moindre effort, ils préféreront sans doute passer leur chemin.
 
  C      GP2X dragonne

 
Pratique, le câble TV permet de brancher la GP2X sur votre téléviseur.
Et la dragonne facilitera le transport de la GP2X. 
 
 

Quelques liens très utiles :

GP2X File Archive

GP2xFR : la communauté GP2X

Forums YARONET

GP2X Génération


Où acheter la console '

+ Les plus

  • Console Linux et Open Source
  • Design
  • Ergonomie
  • Possibilités d’étendre les fonctionnalités quasi infinies
  • Simplicité de développement
  • Richesse logicielle

- Les moins

  • Autonomie
  • Console réservée aux bidouilleurs '