Si les entreprises du monde entier, et particulièrement des marchés établis d' Europe occidentale et d' Amérique du Nord, avaient fortement réduit leurs dépenses durant la crise économique mondiale de 2008-2009, la situation s'était fortement améliorée à partir du second semestre 2009, relançant la consommation en produits d'entreprise, autant logiciels que matériels.

Cette embellie s'est poursuivie jusqu'à début 2011, aidant les fabricants d'ordinateurs et de serveurs à retrouver le sourire alors même que le segment grand public donnait des signes d'essoufflement et d'intérêt pour d'autres produits électroniques comme les tablettes.

Cependant, la situation économique mondiale est rapidement redevenue incertaine, entre les difficultés économiques aux Etats-Unis et une crise des dettes souveraines en Europe de plus en plus difficile à contenir.

Cet horizon obscurci se répercute naturellement de nouveau sur les dépenses IT des entreprises. Le cabinet d'études Gartner estime ainsi qu'elles vont baisser de 1,4% en 2011 par rapport à l'an dernier en zone EMEA ( Europe, Moyen-Orient, Afrique ), pour atteindre 604 milliards d'euros, avant de se reprendre faiblement en 2012, à un taux de 2,3%, préparant une tendance plus largement au ralentissement jusqu'en 2015 sur cette zone géographique.

Dès à présent, les prévisions de croissance des économies européennes sont revues à la baisse, ce qui va inciter les entreprises à tenter de se protéger. L' Europe occidentale, qui compte pour 80% des dépenses IT de la zone EMEA, devrait voir le volume de dépenses baisser de 1,8% en 2011, avant une légère reprise à 1,5% l'an prochain, avec un impact de la baisse des dépenses des institutions gouvernementales.


Pour une stratégie proactive
Gartner appelle les décideurs IT à adapter leur stratégie et à anticiper une activité " post-moderne ", ce qui signifie s'appuyer sur le cloud computing pour moduler plus efficacement et de façon flexible les outils et la réponse à la demande.

Les technologies mobiles auront d'ailleurs un rôle crucial à jouer dans les années à venir, permettant de créer des applications prenant en compte le contexte de l'utilisateur, avec ses habitudes de consommation et sa demande de services simples à utiliser et directement accessibles à tout moment.

Un autre grand principe mis en avant est la " destruction créative " qui consiste à éliminer régulièrement les technologies les plus anciennes de manière à ne pas rester bloqué dans une voie de développement qui s'avérera plus coûteuse à maintenir par rapport à un renouvellement technologique prenant en compte les dernières innovations.

Pour résister aux risques de récession, les analystes mettent en avant la nécessité de développer une stratégie du risque calculé et de l'anticipation plutôt que de se replier en attendant des temps meilleurs.