Après les semiconducteurs et le marché des PC, Gartner continue de dresser des bilans sombre avec l'évaluation de la situation du marché des serveurs au dernier trimestre 2008. Après une croissance de 4,4% au troisième trimestre, la fin d'année a marqué la véritable entrée du secteur dans la crise, avec un recul de 15,1% en valeur et de 11,7% en volume.

Sans surprise, les entreprises ont reporté leurs dépenses en matériels informatiques pour des jours meilleurs, étendant les cycles de renouvellement. Les serveurs blades ( ou lames ) représentent le segment qui a le mieux résisté tandis que les livraisons de serveurs Unix ont dégringolé de 10,5% en volume et de 13,7% en valeur au dernier trimestre.

Si le chiffre d'affaires a progressé au Japon de 4,4%, les autres régions du monde ont toutes reculé, la palme revenant à la zone EMEA ( Europe, Moyen-Orient, Afrique ), avec une baisse de 20,6% et des déclins supérieurs à 10% jusque sur les marchés émergents d'Amérique Latine et d'Asie-Pacifique.


HP et IBM en tête
Les fabricants de serveurs du Top 5 mondial ont vu leurs revenus décliner dans des proportions de 10 à presque 18%, le leader IBM y perdant le plus ( -17,4% ). Viennent derrière HP, Dell, Sun Microsystems et Fujitsu.

Si l'on considère le marché en volume, HP reste en tête grâce à ses serveurs ProLiant. Le géant américain a livré 690.666 serveurs fin 2008, devant Dell, IBM ( qui a subi une baisse de ses ventes de 22% ), Sun Microsystems et Fujitsu.

Sur l'ensemble de l'année 2008, Gartner observe le contraste entre la première partie de l'année, très solide, et la seconde, dans laquelle l'effet de la crise économique s'est fait sentir. En conséquence, le marché des serveurs a progressé de 2,6% en volume par rapport à 2007 mais sa valeur a reculé de 4,1%.

L'année 2009 s'annonce plutôt comme la suite du dernier trimestre 2008, avec une demande faible, des entreprises très prudente sur leurs dépenses IT, ce qui promet de rudes batailles entre les acteurs et peut-être un renforcement de la consolidation du marché, pourtant déjà très regroupé.