Quasiment chaque année à la même période, c'est la même inquiétude pour l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son bulletin annuel. L'organisme des Nations Unies a une nouvelle fois annoncé cette semaine de nouveaux records pour les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

Sur l'année 2017, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) ont atteint 405,5 ppm (parties par million). Cela signifie que sur 1 million de molécules dans notre atmosphère, 405,5 sont des molécules de CO2. Le dioxyde de carbone est le gaz à effet de serre persistant le plus abondant dans l'atmosphère.

Les concentrations de CO2 étaient de 403,3 ppm en 2016 et pour la première fois au-dessus du seuil symbolique (et significatif) de 400 ppm en 2015. D'après l'OMM, les concentrations dans l'atmosphère du méthane (CH4) et protoxyde d'azote (N2O) ont également progressé à respectivement 1859 ppb (parties par milliard) et 329,9 ppm.

L'OMM indique par ailleurs avoir observé une recrudescence du CFC-11, dont la production est pourtant régie par un accord international de protection de la couche d'ozone.

" Les données scientifiques sont sans équivoque. Si l'on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, les changements climatiques auront des conséquences irréversibles et toujours plus destructrices pour la vie sur Terre. La période propice à l'action est sur le point de s'achever ", déclare Petteri Taalas, le Secrétaire général de l'OMM.

Il ajoute que la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c'était il y a 3 à 5 millions d'années. " La température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel. "

Cette notion d'urgence à agir avait également été évoquée dans le rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) le mois dernier.