Mardi, la Commission européenne a annoncé l'ouverture d'une enquête formelle concernant Google. Cette enquête fait suite à l'examen de plaintes déposées en début d'année. Google est, entre autres choses, accusé de truquer ses résultats de recherche gratuits et payants pour notamment favoriser ses propres services et pénaliser ses concurrents, d'imposer des clauses d'exclusivité à ses partenaires publicitaires pour exclure des concurrents  ( voir notre actualité ).

À ce stade, la Commission européenne ne dispose d'aucune preuve sur l'existence d'une infraction. Son enquête devra faire la lumière sur cette affaire et devrait durer plusieurs mois. Google accepte de manière plutôt stoïque la règle du jeu, et savait pertinemment qu'un jour ou l'autre sa position dominante le placerait dans le collimateur de l'exécutif européen.

" Compte tenu de notre succès et de la nature perturbatrice de nos activités, il est tout à fait compréhensible que nous avons causé un malaise chez d'autres sociétés et attiré l'attention des régulateurs. […] Nous respectons la procédure de la Commission européenne et nous continuerons de collaborer avec elle pour répondre à ses questions "

, déclare Google.

Pour le moment, Google n'apporte évidemment pas de réelles réponses et se contente de mettre en avant les principes auxquels il dit s'astreindre dans la conduite de ses activités comme " répondre aux demandes des utilisateurs de manière précise et rapide " avec également des publicités pertinentes. Google affirme être aussi transparent que possible dans ses pratiques.

Un petit tacle est glissé à certains des plaignants, puisque Google estime qu'il y aura toujours des mécontents. " Nous avons conçu Google pour les utilisateurs, pas pour les sites Web. […] Tous les sites ne peuvent pas apparaître en tête ou même sur la première page de nos résultats de recherche, il y a aura donc presque toujours des propriétaires de sites qui seront mécontents de leur classement ".

En fonction de l'évolution de son enquête, la Commission européenne pourra envoyer une lettre de griefs à Google afin d'exposer ses éventuels reproches. Google devra alors se défendre. Le cas échéant, Google risque une amende pouvant atteindre jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires. Un montant qui pourrait atteindre de l'ordre 2,4 milliards de dollars si l'on s'en réfère à l'exercice 2009.