Google-Bing-copie La guéguerre entre Google et Bing prend une tournure inattendue. Sur le blog officiel de Google, un ingénieur accuse Bing de Microsoft d'utiliser les résultats de recherche de Google. De manière qui peut paraître assez puérile et relever d'une rixe de cour de récréation, Google estime que Bing est un copieur. Ces accusations ne sont évidemment pas sans fondements et Google a tendu un véritable piège pour confondre le " vilain copieur ".

Tout a commencé l'été dernier lorsque Google a constaté qu'une requête mal orthographiée sur son moteur de recherche ( " torsorophy " au lieu " tarsorrhaphy " ) affichait la requête correcte avec les résultats idoines, alors que dans le même temps, Bing n'affichait rien. Sauf qu'un peu plus tard, Bing a commencé à fournir le premier résultat de Google mais toujours avec la requête mal orthographiée.

Cette constatation, et d'autres qui ont suivi, ont interloqué Google qui a alors décidé d'intensifier ses investigations via une petite expérience. Une centaine de requêtes farfelues, qu'un utilisateur n'aurait jamais saisies, ont été créées ( comme par exemple " delhipublicschool40 chdjob " ). Google a fait correspondre pour chacune de ces requêtes un résultat de recherche faisant référence à une page Web réelle, mais qui n'avait forcément rien à voir avec la requête.

Selon Google, il n'y avait absolument aucune raison pour qu'un quelconque moteur de recherche retourne la page Web volontairement associée. C'est pourtant ce qui est arrivé avec Bing. Néanmoins, cette vérité n'a pas été vérifiée avec tous les tests menés mais seulement dans une proportion de moins de 10 %, ce qui suffit visiblement à Google pour confirmer ses soupçons.


La récupération des données utilisateur en question
L'expérimentation a été menée dans des conditions précises, et pour Google, le " copiage " est le fruit d'une combinaison avec Internet Explorer 8 qui envoie des données à Microsoft via la fonctionnalité de suggestion de sites et la barre d'outils Bing qui peut envoyer des données via le programme de Microsoft pour l'amélioration de l'expérience utilisateur. Parmi les données renvoyées, il y aurait donc aussi des recherches opérées avec Google... aussi farfelues qu'elles soient.

Cela va sans dire que Microsoft n'a pas apprécié les conclusions de Google. Responsable Bing chez Microsoft, Harry Shum a expliqué que plus 1 000 signaux différents et fonctionnalités sont utilisés dans l'algorithme de classement de Bing :

" Une petite partie des données transmises provient de nos utilisateurs qui ont choisi de les partager de manière anonyme quand ils naviguent sur le Net dans le but de nous aider à améliorer l'expérience de tous les utilisateurs. Pour être clair, nous apprenons de l'ensemble de nos utilisateurs. "

Une défense qui ne convainc pas forcément, d'autant que Harry Shum préfère pointer du doigt l'expérimentation de Google et ses conclusions dignes d'un " roman d'espionnage ".

L'attaque de Google n'est en tout cas pas anodine. Elle a fait surface alors que Microsoft organise le sommet Farsight avec des représentants de l'industrie pour discuter de la qualité et de l'avenir de la recherche Web. Au cours de ce sommet, Bing a rappelé que Google tire parti de données utilisateur récupérées via sa barre d'outils Google et l'omnibox de Google Chrome, sans compter sur l'amélioration de ses résultats de recherche grâce aux réseaux sociaux.