Petit retour sur l'action en justice intentée par certains syndicats du livre et de l'édition contre Google, outre-Atlantique. L'éditeur de Mountain View entend ne pas rester seul trop longtemps dans le box des accusés, et demande à ses concurrents de livrer à leur tour des documents qu'il espère compromettants pour eux...


"It's lonely at the top..."*
En octobre 2005, l'Association of American Publishers partait en guerre contre Google et son projet Print, lequel prévoyait de numériser, puis de mettre gratuitement en ligne, des millions d'ouvrages disséminés dans les plus grandes bibliothèques universitaires des Etats-Unis (avant de passer rapidement au reste du Monde), en finançant le tout par le biais de ces sacro-saints liens sponsorisés dans lesquels Google est passé maître. En cause, le fait que certains des livres en question étaient couverts par les lois relatives au copyright, et que leurs auteurs--ou les ayant-droits de ces derniers--auraient dû être consultés avant la mise en ligne des contenus en question. Google arguait en retour que dans la mesure où ces ouvrages étaient mis à disposition du grand public sans autre contre-partie financière qu'une modique cotisation à la bibliothèque dans laquelle ils se trouvent, il n'y avait aucune raison de ne pas élargir la diffusion de leur contenu, et d'en faire profiter le grand public. Au moment où sont écrites ces lignes, l'affaire n'est toujours pas tranchée.


"On est une bande de jeunes..."
Elle va cependant connaître un rebondissement, avec l'annonce par Google d'une procédure visant à faire divulguer par ses concurrents dans le domaine de la recherche sur Internet, Microsoft et Yahoo, tous les documents relatifs à cette histoire. Les deux éditeurs et fournisseurs de services sont en effet eux aussi partie prenante dans ce marché naissant de la mise en ligne de contenus culturels, et nourrissent des projets similaires à celui de Google avec son Print. En parallèle, la firme de Mountain View va également demander la mise sous écrou de documents hébergés chez le vendeur en ligne Amazon.com, la maison d'édition de livres Random House et l'Association of American Publishers. Google s'est engagé à ne pas révéler le contenu de ces documents, mais les estime nécessaires à la construction de sa défense. Dans un tel contexte, aux Etats-Unis, les personnes morales sus-mentionnées devront obtempérer dans les plus brefs délais, sous peine de se voir poursuivies à leur tour pour obstruction à la justice.

Quelqu'un n'a pas dit un jour que la meilleur défense était l'attaque...'


Quand le géant trébûche...
Dans un autre registre, nos confrères de CNET.com se sont rendus compte que Google pouvait parfois faire preuve d'un altruisme qui confine au masochisme, à moins que ce ne soit une sombre affaire d'algorithmes... ou de gros sous. Pour vous en convaincre, tentez donc l'expérience suivante :

- Allez sur la page d'accueil en anglais de Google ;

- Entrez le mot "search" (recherche) dans la barre de... recherche ;

- Cliquez sur "I'm feeling lucky" (j'ai de la chance) ;

- Souriez, ce n'est pas une blague...

Qui a dit que Google voulait dominer le monde ' Seul...'



* On se sent seul, au sommet.