Après avoir donné l'impression de ne pas vouloir entrer en conflit direct avec le groupe américain Google, le régulateur antitrust européen pourrait faire bouger les lignes ces prochaines semaines et se montrer plus virulent, affirme le Wall Street Journal.

Europe logo pro  Plus précisément, le régulateur devrait publier ses griefs contre Google et la Commission européenne aurait demandé aux entreprises ayant déposé des requêtes contre le géant américain pour concurrence déloyale de pouvoir publier certains éléments jusqu'à présent confidentiels.

Cette initiative pourrait être le point de départ d'une sanction prononcée contre Google qui pourrait prendre les proportions de l'amende salée qu'avait dû payer un autre groupe américain, Microsoft, au terme d'une procédure lancée dix ans auparavant.

Il lui est reproché d'abuser de sa position dominante dans la recherche Web sur le marché européen (plus de 90%) et de l'utiliser pour affaiblir ses rivaux par différents moyens. Si une négociation amiable reste possible, le Wall Street Journal relève que la commissaire européenne chargée des questions de concurrence, Margrethe Vestager, semble privilégier le cadre d'une sanction formelle plutôt qu'une solution négociée dont l'application peut toujours être en partie esquivée.

La révélation d'un accord amiable entre Google et la FTC américaine qui a épargné des sanctions malgré des pratiques anticoncurrentielles avérées intervient peut-être ici comme un avertissement sur le danger de laisser les multinationales échapper aux sanctions même quand elles sont fautives.

Après publication des griefs, Google aura trois mois pour y répondre soit en réfutant les accusations soit en proposant des remèdes pertinents. Selon les réponses du groupe, la Commission européenne pourrait être amenée à lui infliger une sanction financière qui peut aller jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires annuel, estimé à 66 miliards de dollars.