En véritable pied de nez aux médisants et autres sceptiques, la première institution universitaire non anglophone a rejoint le projet.

En effet, la bibliothèque de l'Université Complutense de Madrid est devenue la toute première bibliothèque d’un pays non anglophone à s’associer au projet Google Livres. Rappelons, pour ceux qui ne le savent pas, que Google Livres ambitionne de numériser des millions d’ouvrages dans le monde pour les rendre accessibles en ligne via son moteur de recherche. Depuis peu, on peut même télécharger certains ouvrages.


Une « recrue » de choix
La participation de l’Université de Complutense ne peut que contribuer positivement au développement de Google Livres.

Outre le fait qu’il s’agisse de la deuxième plus grande bibliothèque, en termes de volumes, d’Espagne après la Bibliothèque nationale, c’est surtout la disponibilité effective de milliers d’ouvrages en langue espagnole tombés dans le domaine public qui va élargir le catalogue déjà bien fourni – du moins, dans la sphère anglophone – de Google Livres.

Détail qui va ravir les chercheurs et autres universitaires : les œuvres de  Miguel de Cervantes, auteur du célèbre Don Quichotte, généralement accepté comme le premier roman véritablement moderne, et celles de Sor Juana Ines de la Cruz, poétesse mexicaine restée dans la postérité comme la première féministe d’Amérique.

 

Google book search screenshot small

 

Un projet qui prend de l’ampleur… hors de France
En sus de ces grandes figures de la littérature espagnole, l’ Université de Complutense possède des centaines de titres en français, allemand, latin, italien et anglais. Du coup, chez Google, on se réjouit d’avoir « enrôlé » pareil adjuvant : « Nous avons déjà des livres dans d'autres langues que l'anglais, mais cette initiative va énormément renforcer notre offre en espagnol, ainsi que dans d'autres langues », a déclaré une porte-parole de Google.

L’alliance avec une institution très renommée, et qui bénéficie déjà d’une forte radiance dans le monde de la recherche universitaire, ne peut qu’élargir la « sphère d’influence » de Google Livres encore plus. Une audience qui s’établit déjà à 400 millions d’hispanophones dans le monde.

Lancé il y a un an et demi, le projet Google Livres a déjà rallié le soutien de la New York Public Library et des universités d'Harvard, d’Oxford, de Stanford et du Michigan qui ont autorisé la numérisation des ouvrages de leurs bibliothèques. Par contre, les universités et bibliothèques françaises rechignent à se joindre à ce projet. Au niveau continental, la création d'une Bibliothèque Numérique Européenne se voudrait une riposte à Google Livres...