Google n'est pas tout à fait sorti de l'auberge, dans ses démélés avec la justice américaine.

Cela fait quelques semaines déjà que le feu couve, entre le moteur de recherche sur Internet américain Google et la justice de son pays. Cette dernière, au nom d'une loi datant de 1998 sur la pornographie enfantine, exige que le premier moteur de recherche mondial lui livre les compte-rendus hebdomadaires des requêtes des internautes, de manière à déterminer si ces derniers ont ou non tenté d'accéder à des sites où l'on donne, entre autres informations, la méthode pour fabriquer une bombe ou un gaz de combat, et ce ne sont que des exemples...

La loi sur laquelle le Département de la Justice des Etats-Unis s'appuie, a été promulguée pour lutter contre la pédo-pornographie, à une époque -- il y a sept ans -- où cette dernière n'était quasiment pas poursuivie, et où les sites proposant toutes sortes de contenus pornographique évoluaient dans un vide juridique quasi-intégral.

Aujourd'hui, il en va autrement, et l'association américaine pour les respects des libertés individuelles, la célèbre American Civil Liberties Union ( ACLU ), s'oppose formellement à la délivrance des commissions rogatoires nécessaires à la divulgation des informations que les autorités fédérales américaines voudraient bien obtenir.

Il faut dire que le cas de Google n'est pas isolé, puisque tous les moteurs de recherche seraient, à terme, visés : en s'attaquant au numéro un mondial de la spécialité, et surtout en obtenant gain de cause, les agences fédérales de renseignement ( hors CIA ) et de maintien de l'ordre se verraient offrir sur un plateau les registres de recherche des autres grands noms de la discipline, comme Yahoo, Microsoft-MSN et AOL.

Dans le cas de ce dernier, le FBI et le Département de la Justice tentent d'entrer par une porte dérobée, à travers des actions en justice relatives à sa technologie de filtrage des recherches, et sur une simple liste de mots-clés, tandis que l' ACLU demande au fournisseur d'accès à Internet de témoigner à propos de sa technologie de contrôle parental, afin de contrer la demande du Département de la Justice.

Ce dernier n'a pas dévoilé sa stratégie pour les prochaines manches de ce jeu de poker menteur, ni n'a indiqué ce qu'il ferait une fois qu'il aurait obtenu satisfaction, ce qui semble plus ou moins acquis, à moyen terme. Tout au plus sait-on qu'il sera fait appel à un célèbre statisticien de l' Université de Californie, à Berkeley, pour interpréter les résultats...
Source : CNET News