Un coup d'esbrouffe, le rachat de Motorola Mobility par Google ce 15 août ? C'est la vision que distille un représentant de Nokia dans un journal finlandais en soulignant que la prise de contrôle des brevets du fabricant américain ne stoppera pas les nombreuses plaintes en cours contre Android et n'empêchera d'autres de naître.

" Il y a des dizaines de procédures judiciaires en cours sur des questions de brevets contre Android. De la manière dont nous voyons les choses, (que Google) acquière Motorola ne mettra fin à aucune d'entre elles ", a souligné Paul Melin, responsable de la branche licences de Nokia.

Il répond ainsi aux arguments de certains acteurs du monde Android qui indiquait que l'acquisition de Motorola Mobility protégerait la plate-forme contre les attaques. Un premier lot de 18 brevets semble d'ailleurs prometteur à ce sujet.

Après l'échec du rachat des brevets de Nortel, Google devait de toute façon renforcer rapidement la propriété intellectuelle autour d' Android, dont la faiblesse avait déjà été pointée du doigt lors des premières plaintes.


Le rachat de Motorola, c'est plus que les brevets
Presque en écho à ces déclarations, Eric Schmidt, président du conseil d'administration de Google, a affirmé un peu plus tôt que le géant de la recherche n'avait pas seulement cherché à obtenir des brevets en faisant l'acquisition de Motorola Mobility.

" Nous l'avons fait pas uniquement pour les brevets. Motorola dispose de produits fantastiques ", a-t-il souligné lors d'un entretien avec le CEO de Salesforce.com. Premier indice du fait que Google ne va finalement pas revendre la branche terminaux et d'une volonté de faire des produits Motorola les vecteurs de sa vision mobile, dans la lignée des superphones Nexus et tablettes spécifiques ?

De quoi peut-être relancer la crainte diffuse que Google va finir par concurrencer ses propres partenaires fabricants de terminaux. Les agitations autour de la prise en main de plates-formes mobiles en péril, comme WebOS, ou de la création de plates-formes alternatives, comme en rêve le gouvernement coréen, trahissent peut-être une certaine anxiété.

Source : Reuters