Google n'a jamais voulu devenir opérateur mobile lors de l'enchère pour la bande 700 MHz ( Auction 73 ) qui s'est déroulée aux Etats-Unis en début d'année 2008. Larry Page, co-fondateur de la société, l'a de nouveau répété lors d'un entretien ce jeudi.

" Ce n'est pas notre coeur de métier ", a-t-il indiqué. Même si le géant de la recherche est très impliqué dans les services mobiles. son objectif n'est pas d'entrer en compétition avec les opérateurs mobiles américains.


Changer le mode d'attribution des fréquences mobiles

En revanche, Google aimerait voir l'accès aux fréquences mobiles modifié. Le processus actuel de ventes aux enchères n'est pas jugé satisfaisant dans la mesure où il réserve des bandes de fréquences aux sociétés qui peuvent se les offrir comme des concessions virtuellement à perpétuité.

Google Mobile logo Larry Page suggère un mode beaucoup plus dynamique et, à terme, plus rentable pour le gouvernement américain, sous la forme d'une gestion active en continu des fréquences mobiles, sous l'égide d'un organisme indépendant, qui pourrait être la FCC ( Federal Communications Commission ), avec des échanges permanents de fréquences entre différentes sociétés, opérateurs ou autres.

Pour le consommateur, ce serait la fin des réseaux cloisonnés par les opérateurs et la possibilité de migrer automatiquement vers le réseau le plus attractif, quel que soit son propriétaire. Cette vision n'est que le prolongement du lobbying exercé par Google tout au long de l'année 2007 auprès de la FCC en faveur d'une plus grande ouverture des réseaux.


Un lobbying sur de multiples fronts
Une partie de ces conditions ont été acceptées pour le spectre du Bloc C de l'enchère, remporté par Verizon Wireless, qui devra donc s'y plier, ce qui pourrait ne pas se faire sans difficultés. Google a déjà prévenu qu'il serait un observateur attentif du respect de ce cahier des charges.

La société s'intéresse également aux " white spaces ", ces portions de fréquences laissées libres entre les canaux de diffusion télévisée qui pourraient potentiellement servir à des services data mobiles à longue portée, ce que refuse l'association des diffuseurs ( la NAB, National Association of Broadcasters ) par crainte de risques d'interférences.

Enfin, la société a confirmé son implication dans la joint-venture entre Sprint et Clearwire qui doit encourager l'essor d'un réseau national WiMAX aux Etats-Unis, ici encore sous réserve d'une ouverture du réseau aux terminaux et aux applications.

Sans revendiquer la casquette d'opérateur mobile, qui générerait plus de problèmes que d'avantages, Google tente donc de remodeler le paysage des réseaux mobiles et de s'offrir un accès large aux réseaux, ce qui ne peut être que bénéfique pour son projet de plate-forme mobile Android, dont les premiers terminaux sont attendus pour le deuxième semestre 2008.
Source : Forbes