C'est hier que Google tenait sa première réunion publique autour de la question du droit à l'oubli à Paris. L'occasion pour la firme de remettre en question une nouvelle fois la décision de justice rendue par la CJUE.

formulaire droit à l'oubli google  La firme américaine indique ainsi avoir reçu plus de 135 000 demandes d'effacement de liens depuis son formulaire de requête, le tout correspondant à 470 000 adresses à effacer de son moteur de recherche.

Alors que la France sanctionnait le moteur de recherche pour manquement à ses obligations sur le sujet, Google maintient ses positions et continue de critiquer vivement une situation qui amène à une censure, des abus... Mais surtout qui lui coute cher, puisque chaque cas doit être traité manuellement.

"Quand on fait une requête sur Google, on suppose qu'on obtient l'information que l'on recherche", indique David Drummond, vice-président de Google, qui admet que sa société "n'a pas vraiment bien accueilli" la décision de justice.

Actuellement, la défense s'organise autour des libertés laissées dans les procédures par la CJUE " les termes édictés par la Cour sur ce qui devrait être retiré sont vagues et subjectifs", c'est pourquoi Google multiplie les réunions pour " mettre en balance les droits d'un individu à la vie privée par rapport au droit du public à l'information."

Néanmoins, pour la Cnil, la situation est tout autre puisque selon Clarisse Girot, Google choisirait spécialement ses intervenants pour décrédibiliser de façon dramatique et trompeuse l'impact négatif que peut avoir la mesure vis-à-vis d'une certaine notion de censure ou de droit à l'information.

D'une réunion qui n'aura finalement trouvé que peu de public ( avec un amphithéâtre du Forum des images à Paris à moitié plein ), il ressort qu " une information déposée par quelqu'un ou avec son accord ne devrait jamais pouvoir être retirée, c'est seulement quand elle est déposée sur quelqu'un que cela doit être possible." a supposé le psychiatre Serge Tirreron.

Vigilance exceptionnelle est toutefois accordée aux " demandes liées aux crimes contre l'humanité, car l'enjeu pour la mémoire est extrême."

Reste une pique qui a parfaitement mis en avant le double jeu de Google, lancée par Bertrand Birin, patron de l'agence ReputationVIP : " Je vous invite à aller sur le moteur de recherche de Google et à taper " formulaire de droit à l'oubli Google". Vous allez voir que vous ne trouverez pas le formulaire du droit à l'oubli de Google, qui l'a désindexé."

Après avoir fait le tour d'Europe, Google devrait rendre un rapport en janvier et envisager un recours auprès de la CJUE.