Google vient d'annoncer qu'il a finalisé le rachat de YouTube, mais l'addition est un peu plus corsée que prévu.


Pour quelques dollars de plus...
Difficile de dire si c'est le produit d'une spéculation de dernière minute sur la place financière de New-York, ou d'un mauvais calcul des comptables de Mountain View, mais Google va devoir réécrire le chèque qu'il comptait consacrer au rachat de YouTube : la somme à y porter s'élèvera finalement à 1,775 milliard de dollars US, au lieu du 1,65 milliard initialement prévu. La différence semble ténue, mais elle représente tout de même 125 millions de dollars US. Comme aiment à le dire les Américains, "un million ici, un million là : bientôt, on va vraiment parler d'argent..."

Il faut dire que Google s'est tout de même un peu compliqué la vie, lorsqu'il s'est agi de finaliser son montage financier : l'éditeur californien a en effet choisi, pour des raisons fiscales, de ne pas se démunir d'une partie de son trésor de guerre, et de procéder par attribution d'actions pour conquérir les actionnaires de YouTube. Le marché prévoyait le déblocage d'un peu plus de 3,2 millions de titres publics détenus par Google sur son propre capital, plus 442.210 actions et options supplémentaires émis spécialement pour l'occasion, le tout assorti d'un petit chèque de 15 millions de dollars US. Le montant final de la cession s'appuie, comme les deux parties en étaient convenues, sur la cotation moyenne du titre Google au NASDAQ sur une période de 30 jours, qui prenait fin le 9 novembre dernier. La valeur par titre retenue pour la transaction s'est finalement établie à 481,03 dollars US, d'où la révision à la hausse de l'ardoise finale.


Mariage houleux, mariage heureux '
Google n'en garde pas moins les pieds sur terre : 12,5% des titres promis aux actionnaires de YouTube resteront sous séquestre pendant un an, histoire d'éviter les dilapidations hâtives, et de satisfaire, dans un avenir proche, aux éventuelles demandes d'indemnisation par les petits porteurs, qui pourraient s'estimer lésés après la transaction. Le PDG de Google, Eric Schmidt, s'est dit "ravi d'avoir finalisé l'acquisition [de YouTube], et de pouvoir enfin entamer une collaboration dans le but d'offrir au public le meilleur en terme de qualité de service et de contenu." Il a ajouté que les partenaires de Google trouveraient également l'arrangement satisfaisant. Son homologue chez YouTube, Chad Hurley, a laissé entendre que sa firme allait, dans les prochains mois, proposer de nouveaux services, afin de mettre à profit toutes les synergies qui naîtront de l'union entre YouTube et Google.

Les mariés ne sont pas pour autant tirés d'affaire, et Google en est conscient : le contenu proposé par YouTube tombe parfois sous le coup de la loi protégeant la propriété intellectuelle et/ou artistique, et plusieurs actions en justice en ce sens sont en cours de préparation. Au final, YouTube pourrait bien coûter à Google bien plus qu'un copieux chèque...